Grippe aviaire H5N1 : quels risques pour l'homme ?
Mercredi 25 novembre, un foyer de grippe aviaire H5N1 été détecté dans une basse-cour de Dordogne. Une première en France depuis huit ans. Les volailles ont probablement été contaminées par des canards sauvages.
A la différence d'autres virus de grippe aviaire, le H5N1 est transmissible à l'homme. Mais, pour l'instant, ce risque n'a pas été établi pour la souche découverte en Dordogne. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a tout de même été saisie à titre de précaution.
Selon le Pr François Bricaire, infectiologue à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière à Paris, "l'homme est adapté à recevoir des virus de type H1, H2, H3 ou N1, N2. Ce qui veut dire que quand un oiseau est concerné par un virus H5, le risque pour l'homme est extrêmement faible. Alors faible ne veut pas dire impossible. Mais, encore une fois, il faut à ce moment-là que le virus mute pour que ce H5 soit susceptible d'agresser l'homme et ce n'est pas facile."
Risques faibles de transmission à l'homme
Le H5N1 ne se transmet à l'homme que dans des circonstances exceptionnelles. Pour le Pr François Bricaire, le risque concerne seulement des "sujets qui vraiment s'occupent des oiseaux, les tuent ou les plument. A ce moment-là, il y a une possibilité de ce qu'on appelle le franchissement de l'espèce, c'est-à-dire que ça passe de l’animal à l'homme. La deuxième possibilité, qui n'est encore jamais arrivée, c'est que le virus mute et qu'il mute suffisamment pour qu'il y ait une adaptation du virus aux récepteurs respiratoires de l'homme et à ce moment-là, oui effectivement, il y aurait un risque de contagion."
En revanche, il ne peut y avoir de contamination par l'alimentation. Nous pouvons donc continuer à manger des œufs, du poulet, du foie gras sans inquiétude. Le principal risque du H5N1 est donc aujourd'hui économique. Le virus risque en effet de décimer de nombreux élevages.