Plus d'un million de Français ont déjà consulté pour des symptômes grippaux
Plus d'un million de Français ont consulté leur médecin pour des symptômes grippaux depuis le début de l'épidémie de grippe saisonnière, a annoncé ce 18 janvier le réseau de surveillance Sentinelles-Inserm. Une surmortalité de 18% "toutes causes confondues" a été observée lors de la dernière semaine de 2016.
"En cinq semaines d'épidémie de grippe, 1.061.000 personnes auraient consulté un médecin généraliste" pour des syndromes grippaux (fièvre brutale supérieure à 39°C, douleurs musculaires et signes respiratoires), estime Sentinelles, à partir des données de son réseau de 1.400 médecins généralistes et pédiatres.
Au cours de la semaine du 9 au 15 janvier, le nombre de nouveaux cas a continué d'augmenter, avec 409 consultations pour 100.000 habitants, contre 395 la semaine précédente. Une hausse toutefois "moins prononcée que ces dernières semaines", souligne Santé publique France dans son propre bulletin.
Le pic épidémique pas encore atteint
Le pic de l'épidémie (le stade à partir duquel le nombre de nouveaux cas commence à diminuer) n'est donc pas encore franchi, même s'il est "proche", selon Sentinelles.
A titre de comparaison, lors de la dernière épidémie sévère de grippe hivernale, il y a deux ans, "l'incidence dépassait 800 cas pour 100.000 habitants au moment du pic épidémique", rappelle Sentinelles. Cette épidémie, causée par la même souche de virus que cet hiver, avait été partiellement responsable d'une surmortalité évaluée à 18.000 personnes.
Un taux d'hospitalisation stable
La semaine dernière, au niveau régional, les taux d'incidence les plus élevés ont été observés en Provence-Alpes-Côte d'Azur (733 cas pour 100.000 habitants), Corse (563 cas) et Occitanie (506 cas).
Le taux d'hospitalisation après consultation d'un médecin généraliste pour syndrome grippal est "estimé à 0,7%", stable par rapport à la semaine précédente. Chez les plus de 65 ans, ce taux est "proche de 3%", un niveau "élevé, sans pour autant être exceptionnel", selon Sentinelles. Après passage aux urgences, le taux d'hospitalisation est nettement plus élevé: 15% depuis le début de l'épidémie, et même 50% pour les plus de 65 ans, rappelle Santé publique France.
Le virus en cause reste très majoritairement le virus de souche A/H3N2 (94% des prélèvements positifs), "connu pour affecter de façon plus sévère les personnes âgées", note Sentinelles. Depuis novembre 2016, 796 cas graves ont été admis en réanimation, dont 96 sont décédés.
"Le nombre d'admissions en réanimation a diminué ces deux dernières semaines", note Santé publique France.
La semaine dernière, l'accumulation de patients ayant besoin d'être hospitalisés à la suite d'une admission aux urgences pour grippe avait provoqué un engorgement des hôpitaux. Presque 200 d'entre eux avaient déclenché le dispositif "hôpital en tension", rouvrant temporairement des lits et annulant des interventions non urgentes. Mardi, ils étaient encore 172.
Hausse de la mortalité
Globalement, l'agence Santé publique France signale une "nette hausse" de la mortalité, "toutes causes confondues", au cours des deux dernières semaines de l'année 2016. La surmortalité - nombre de décès observés par rapport au nombre de décès attendu - est ainsi d'"au moins +18%" pour la semaine du 26 décembre au 1er janvier, après environ 10% la semaine précédente. Mais il est encore trop tôt pour dire quelle part est liée à la grippe ou pour dresser un premier bilan de l'épidémie.
La vaccination et les mesures d'hygiène sont les meilleures moyens de prévention de la grippe, et "un traitement antiviral précoce est recommandé chez les sujets à risque", rappelle l'agence sanitaire.
avec AFP