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La perception des odeurs : une question de culture !

Que vous évoque une odeur de lavande ou d'anis ? La réponse peut être totalement différente d'une culture à l'autre ! Et même lorsqu'on partage la même langue et des traditions similaires, les senteurs restent très subjectives, selon une étude publiée dans la revue Chemical Senses

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
La perception des odeurs : une question de culture ! -  —  Crédit photo : Patrick Daxenbichler - Fotolia.com

En fonction de notre culture, de notre expérience, nous ne percevons par les senteurs de la même façon. Pour montrer à quel point notre odorat est influencé par notre culture, une équipe de recherche franco-canadienne a fait sentir six parfums différents à des Français et à des Canadiens francophones. Anis, lavande, érable, wintergreen, rose et fraise… Seules deux odeurs n’étaient pas spécifiques d’un pays en particulier. On vous laisse deviner lesquelles !

Les participants devaient ensuite noter ces senteurs en fonction de la douceur, de la familiarité ou encore de l’intensité. Puis, les chercheurs leur révélaient le nom de l'odeur. Enfin, leurs réactions non verbales, comme la fréquence cardiaque ou le reniflement, étaient analysées.

Bonbon ou médicament ?

Alors qu’ils parlent la même langue et partagent des traditions communes, Français et Canadiens n’assimilaient pas du tout les senteurs de la même façon. L’exemple le plus frappant est celui du wintergreen, une essence de plante qui pousse en Amérique du Nord. Ce parfum avait des notes beaucoup plus agréables chez les Canadiens que chez les Français. Logique : en France le wintergreen est souvent utilisé dans les médicaments, alors qu’au Québec il sert à parfumer les bonbons !

Comme prévu, le Français était plus familier à la lavande, et le Canadien à l’érable. Et les odeurs étaient d'autant plus faciles à décrire qu’elles étaient familières. Le parfum d’anis, par exemple, était défini comme tel par les Français, mais comme de la "réglisse" par les Canadiens. Enfin, toutes ces différences de perceptions culturelles ont disparu une fois le nom des odeurs donné.

Expérience, mémoire, connaissance…

L'étude suggère donc que le simple nom des senteurs est bien moins puissant que la représentation mentale que l’on s’en fait. Le cerveau ne traite finalement pas l’odeur qu’en fonction de composés volatils. Il fait surtout appel à notre mémoire, notre expérience et notre connaissance du parfum. 

Si ces recherches n’ont rien de révolutionnaires, elles permettent tout de même pour la première fois d’affirmer que les différences de perception olfactive ne sont pas dépendantes de la langue. Chez les mammifères, l’odorat est un système sensoriel primaire. En étudiant ses origines et son fonctionnement, l’odorat permet d’en connaître un peu plus sur l'histoire évolutive de l’homme. 

Source : Individual Differences in Verbal and Non-Verbal Affective Responses to Smells: Influence of Odor Label Across Cultures. C. Ferdenzi et al. Chemical Senses, septembre 2016. DOI: https://doi.org/10.1093/chemse/bjw098

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