Neurinome, la tumeur qui brouille l'écoute
Vertiges, nausées, diminution unilatérale de votre audition ? Vous souffrez peut-être d'un neurinome de l'acoustique. Cinq cents cas sont diagnostiqués chaque année en France et la seule manière de se soigner est chirurgicale. Mais elle comporte des risques.
Une tumeur auditive
Le neurinome de l'acoustique est une maladie rare qui atteint majoritairement les femmes entre 30 et 60 ans. Cette tumeur bénigne touche les nerfs de l'audition et de l'équilibre.
L'oreille externe est séparée par le tympan de l'oreille moyenne qui est constituée des osselets. L'oreille interne est constituée de la cochlée et vestibule. On trouve aussi deux nerfs : le nerf de l'audition et le nerf de l'équilibre. Le neurinome se développe sur ces nerfs. En se développant à cet endroit, la tumeur va les comprimer. Le signal nerveux est interrompu, il ne peut plus communiquer ses informations au cerveau.
La cause de cette tumeur est pour l'instant inconnue. On sait uniquement qu'elle résulte de la multiplication anarchique de cellules qu'on appelle les cellules de Schwann. Elles sont responsables de la fabrication de la gaine qui protège les nerfs. Pour éviter des complications neurologiques, il est préférable de retirer le neurinome.
Vertiges et nausées
Sept fois sur dix, c'est la perte d'audition qui amène les patients à consulter. Ces derniers se rendent compte qu'ils entendent mal dans certaines situations, au téléphone, par exemple. Souvent, ces signes s'accompagnent d'acouphènes, des sifflements permanents, et de troubles de l'équilibre, comme de petits vertiges. Mais il est très rare qu'un neurinome provoque une perte totale de l'équilibre au point de ne plus pouvoir marcher.
Si le neurinome n'est pas pris en charge, il peut grossir et entraîner des conséquences neurologiques. Il est donc préférable de le retirer ou le détruire.
Se débarrasser d'un neurinome
Pour enlever le neurinome, le geste chirurgical implique le sacrifice du nerf de l'audition car le chirurgien passe derrière l'oreille pour atteindre la tumeur. D'autres voies d'abords existent mais elles sont encore plus risquées car, cette fois, c'est le nerf facial qui peut être atteint, avec un risque de paralysie faciale.
Plus le neurinome est gros, plus il est difficile de le retirer sans toucher le nerf facial. Chez certains patients, les séquelles de l'opération peuvent être vives. Quand le neurinome est petit, il y a peu de risques de léser le nerf facial lors de l'opération. Et même si cela arrive, ce type de paralysie est la plupart du temps transitoire : une rééducation permet de régler le problème.
Lorsque le neurinome est inférieur à 2 centimètres de diamètre, il est possible d'intervenir sans ouvrir la boîte crânienne, sans anesthésie générale et en une seule séance. Cette technique, c'est le Gamma Knife. Un anneau métallique est fixé sur le crâne du patient pour déterminer précisément la lésion. Après avoir effectué une série de radios du cerveau, le patient s'allonge dans la machine qui envoie des faisceaux de rayons gamma sur la tumeur. Les cellules irradiées se nécrosent et meurent, formant une sorte de cicatrice. Le patient, conscient durant tout le processus, ne sent rien du tout.
Avec cette pratique, le risque de paralysie faciale est évité. Mais tous les patients éligibles pour cette intervention ne peuvent pas toujours être traités car cette machine est seulement installée dans trois villes de France : Lille, Paris et Marseille.