Une scoliose opérée sous assistance robotique
Après plusieurs simulations sur un mannequin, un robot a posé des vis dans le bassin d'un enfant atteint d'une grave scoliose, fin septembre 2017 à Amiens. Le recours à la robotique pour une telle opération est présenté comme une première mondiale par les chirurgiens.
"Il s'agit de deux premières en une", a expliqué Pr Richard Gouron, chef du service chirurgie de l'enfant au CHU d'Amiens lors d'une présentation à la presse. "Une première en simulation, et une première chirurgicale, la mise en place de vis illio-sacrées à l'aide d'un robot".
Le but : permettre à Louis, âgé de 6 ans, souffrant d'une amyotrophie spinale génétique et allongé en permanence depuis six mois, de pouvoir s'asseoir à nouveau, de mieux respirer, mieux manger et de retrouver une vie sociale.
Les chirurgiens ont préparé pendant un an l'opération. Au SimUsanté, centre de formation rattaché au CHU, ils l'ont simulée deux fois intégralement avec un robot sur un mannequin, parfaitement semblable au dos du garçon, contenant une impression 3D de la colonne vertébrale.
Ils ont ensuite opéré l'enfant le 28 septembre 2017, pendant trois heures, assistés d'un robot composé d'un bras, d'un ordinateur et d'une caméra.
Le robot s'adapte aux mouvements du patient
"Le chirurgien planifie la chirurgie, le robot porte les instruments et prend en compte les mouvements du patient, apporte de la précision et la vision en trois dimensions", explique Dr Michel Lefranc, neurochirurgien ayant participé au côté d'une quinzaine de personnes à l'opération, très délicate.
Il s'agissait de poser des vis illio-sacrées et des crochets en haut du dos, reliées par des tiges cintrées pour redresser le dos. La pose des vis de 7mm de diamètre dans un couloir osseux de 8 mm "à proximité des racines nerveuses reste très complexe et rare; elles sont volumineuses au regard de la petite taille des os de l'enfant", précise l'équipe chirurgicale dans un communiqué.
Quatre nouvelles opérations réalisées
"A chaque simulation, on améliorait le temps (de l'opération)", témoigne le docteur François Deroussen, chirurgien orthopédique pédiatrique à l’origine du projet.
"Les incisions sont moins grandes grâce au robot, il y a moins de douleur post-opératoire, et la possibilité pour le patient de s'asseoir plus rapidement" qu'avec la technique conventionnelle classique, poursuit le Pr Gouron.
Louis, dont le dos était courbé à plus de 50% et pour qui les corsets et la rééducation n'étaient plus suffisants, peut désormais se rasseoir et dit mieux respirer. Quatre jeunes patients ont depuis bénéficié de ce nouveau type de chirurgie au CHU Amiens-Picardie.
avec AFP