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Acné : les recommandations mises à jour

L'acné touche 80% des adolescents. Outre le retentissement esthétique, elle altère souvent la qualité de vie. Devant les inquiétudes suscitées par un des traitements et la mauvaise observance des patients (qui suivent le traitement dans moins de 50% des cas), la Société française de dermatologie a fait le point sur la prise en charge, par l'intermédiaire de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le
© Ocskay Bence - Fotolia.com

Les recommandations de traitement de l'acné, qui n'avaient pas été actualisées depuis 2007, viennent d'être mises à jour. La Haute Autorité de Santé (HAS) estime que cette affection doit être prise en charge dans deux situations : si elle est sévère (et/ou s'il existe un risque de cicatrices) et si elle a un retentissement psychologique ou social, qu'elle porte atteinte à la qualité de vie. Elle définit ainsi six stades de sévérité auxquels correspondent un traitement précis.

Les stades 0  et 1 correspondent à l'absence de lésions et de rares points noirs et boutons. Ils ne nécessitent pas de traitement.

L'acné légère se caractérise par de nombreux boutons et comédons sur moins de la moitié du visage. Elle bénéficie d'un simple traitement local, comme le peroxyde de benzoyle et les rétinoïdes, à appliquer sur les boutons.

L'acné moyenne, lorsque plus de la moitié du visage est atteinte, et l'acné sévère, définie par la totalité du visage couvert de lésions, font appel à un traitement local, seul ou associé à des antibiotiques (doxycycline ou lymécycline), en comprimé, durant 6 à 12 semaines.

L'acné très sévère, très inflammatoire, se traite par isotrétinoïne (l'ancien Roacutane®, désormais commercialisé sous le nom de Contracné®, Curacné®, Acnétrait®). Cette molécule suscite de nombreuses craintes chez les patients, ce que les dermatologues déplorent devant son efficacité inégalée. Son utilisation est désormais très encadrée puisqu'en 2015, les critères de prescription de l'isotrétinoïne se sont limités à certains types d'acné seulement, en prenant garde à la notion de dose cumulée totale (qui doit être située entre 75 à 150 mg par kilo). Les médecins sont particulièrement vigilants au risque de dépression, mais aussi de grossesse puisque l'isotrétinoïne provoque des malformations graves chez le fœtus. Avant de prendre ce médicament, les femmes font donc un test de grossesse afin de vérifier l'absence de grossesse (le test sera répété tous les mois, jusqu'à 5 mois après l'arrêt).  Une contraception efficace sera suivie durant tout le traitement.

Si l'acné survient durant une grossesse, seul un traitement local, le peroxyde de benzoyle peut être utilisé durant les neuf mois ; à partir du deuxième trimestre, le zinc est envisageable.

Et les pilules ?

Les pilules contraceptives peuvent améliorer l'acné, mais elles ne doivent être prescrites dans le cadre de l'acné que si la patiente en a besoin. Et il s'agira d'une pilule de deuxième génération (les pilules de troisième et quatrième génération seront utilisées en cas d'échec).

Quant à  Diane 35®, une pilule longtemps prescrite dans le but d'améliorer l'acné, elle avait été interdite quelques mois en 2013 du fait du risque d'infarctus, d'embolie pulmonaire, de thrombose,… Aujourd'hui, elle est prescrite en troisième intention (en d'autres termes, après l'échec de deux traitements) et elle est réservée à une situation bien particulière : les femmes souffrant d'une acné modérée à sévère, dans un contexte d'hirsutisme (ou d'hyperandrogénie, une élévation des hormones masculines).

Source : Haute Autorité de Santé, Quand et comment traiter l'acné (document pdf)

 

Un traitement qui atténue l'acné s'il est bien suivi…

La mise au point de la HAS précise que les traitements ne guérissent pas l'acné mais atténue les symptômes, en sachant que plusieurs semaines sont nécessaires avant de constater une amélioration. En cas d'échec d'un traitement, on utilise celui du stade du dessus.

Elle rappelle que seul le bon suivi du traitement amène une amélioration alors que 32 à 50% seulement des patients le suivent correctement. Et une phase d'entretien, à posologie réduite, doit suivre la phase d'attaque (autrement dit une posologie plus élevée pour obtenir le résultat maximal).

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