Verrues : quand décide-t-on d'intervenir ?
Dans quels cas décide-t-on d'intervenir sur une verrue ?
Les réponses avec le Dr Fabien Guibal, dermatologue :
"On intervient sur une verrue quand elle gêne, quand elle est douloureuse, quand les ami(e)s font des commentaires, lorsqu'au travail elle pose des problèmes, par exemple quand on a des contacts avec la clientèle… Dans ce cas, on peut essayer d'intervenir. En revanche, il est difficile de savoir ce qu'il faut recommander.
"Des millions de personnes consultent chaque jour pour des verrues, de tous les âges, et on a beaucoup de mal à déterminer quels sont les traitements efficaces.
"Les verrues guérissant souvent spontanément, faire une étude qui permet d'y voir clair, pour dire si c'est vraiment le traitement qui a été efficace et pas seulement l'évolution spontanée de la verrue vers la disparition, est difficile. Par exemple, pour le laser, si vous regardez toutes les études scientifiques, la conclusion est : "on ne sait pas". Nous n'avons pas les moyens de répondre à la question, les études coûtent trop cher, il n'y a personne pour les financer pourtant les verrues coûtent une fortune aux systèmes sociaux… Aux Etats-Unis, les médecins américains ont réussi à négocier 350 dollars l'application d'azote liquide. Si vous avez dix verrues, le calcul est vite fait. Vous avez intérêt à guérir.
"Malgré cette énorme dépense cumulée, on ne sait toujours pas bien dire quels sont les traitements efficaces ou pas. Et quand il n'y a pas de laboratoire pharmaceutique derrière et que ce n'est pas une priorité de santé, on fait bien sûr de la recherche mais on s'intéresse plus aux leucémies de l'enfant qu'aux verrues. Il faut établir des priorités. Et aujourd'hui, il n'y a pas d'argent pour faire de grandes études afin de déterminer quels sont les bons traitements des verrues.
"Alors azote ou laser ? On commence par le plus simple et le moins cher. Et petit à petit on essaie parce que certains traitements sont efficaces pour certaines personnes et pour d'autres non, et inversement."