Des graisses découvertes dans les poumons de personnes asthmatiques en surpoids
Pour la première fois, des tissus gras ont été découverts dans les poumons de personnes asthmatiques souffrant d'obésité.
L'obésité aggrave l'asthme : des chercheurs australiens pensent en avoir trouvé la raison dans une étude publiée dans le European Respiratory Journal de 2019. Ils ont étudié les poumons légués à la recherche de 52 personnes et ont découvert que le taux de graisse augmentait proportionnellement avec l'indice de masse corporelle (IMC).
Sur les 52 personnes dont les poumons ont servi à l’étude, 15 n’avaient jamais souffert d’asthme, 21 souffraient de cette maladie mais sont morts d’autres raisons et 16 sont décédés des suites du trouble respiratoire.
Les chercheurs ont découvert des tissus adipeux dans les parois des bronches, en particulier dans celles des personnes avec un indice de masse corporelle (IMC) élevé. Ils ont affirmé que ces tissus semblaient altérer la structure normale des bronches et provoquer des inflammation des poumons. Cela pourrait expliquer l’augmentation du risque d’asthme chez les personnes en surpoids ou obèses.
Une pression sur les poumons
Le Docteur Peter Noble, professeur à l’Université d’Australie, a travaillé sur l’étude : « On a déjà fait le lien entre le surpoids ou l’obésité et l’apparition ou l’aggravation de l’asthme. Les chercheurs avaient suggéré que le lien pourrait s’expliquer par la pression direct du poids excessif sur les poumons ou par une augmentation générale de l’inflammation créée par un poids excessif. » Mais il précise que les résultats de l’étude montrent qu’un autre mécanisme pourrait entrer en jeu.
« Nous avons découvert que la graisse excessive s’accumule dans les parois des bronches, elle y prend de la place et semble augmenter l’inflammation dans les poumons », explique-t-il. « Nous pensons que cela provoque un épaississement des bronches qui limite le passage de l’air dans les poumons. Cela pourrait expliquer au moins en partie une augmentation des symptômes de l’asthme. »
Plus de recherches restent nécessaires pour établir si l’accumulation de graisses dans les poumons est réversible par une perte de poids.