Embolie pulmonaire : un caillot dans l'artère pulmonaire
Douleur thoracique, gêne respiratoire et mollet douloureux peuvent être les symptômes d'une embolie pulmonaire. Chaque année, cette urgence médicale, touche 100 000 personnes et cause 10 000 décès. Comment reconnaître une embolie pulmonaire ? Comment réagir ? Quels sont les traitements ?
Une embolie pulmonaire correspond à une obstruction d'un vaisseau irriguant un poumon. L'artère pulmonaire relie la partie droite du coeur aux poumons. Le coeur, lui, est divisé en deux. Une partie gauche est chargée de propulser le sang riche en oxygène vers le reste du corps grâce à un réseau d'artères. Une fois ce travail réalisé, le sang revient au coeur par les veines, il arrive cette fois du côté droit. Appauvri en oxygène et riche en CO2, ce sang veineux est envoyé au poumon par l'artère pulmonaire pour qu'il soit à nouveau réoxygèné.
Quels sont les symptômes d'une embolie pulmonaire ?
L'embolie survient, lorsque sur le chemin du retour, le sang ramène avec lui un caillot. Une petite masse de sang coagulé qu'on appelle aussi thrombus. Ce caillot prend naissance dans la circulation veineuse, le plus souvent lors d'une phlébite au niveau des membres inférieurs, comme par exemple au niveau de la veine fémorale. Ce caillot peut se détacher et suivre la circulation.
Il passe alors dans la veine cave, atteint la partie droite du coeur et s'introduit dans l'artère pulmonaire. Cette artère se ramifie de plus en plus pour pénétrer toutes les parties des poumons. Le caillot peut obstruer une ou plusieurs branches de ce vaisseau. Selon la taille et le nombre de caillots, le territoire qui n'est plus irrigué sera plus ou moins grand. La présence de ces caillots empêchant une bonne circulation du sang, le coeur va compenser et pomper de plus en plus fort. Il se fatigue au point de ne plus être capable d'assurer son rôle. C'est l'insuffisance cardiaque, qui peut aboutir à un arrêt du coeur. L'embolie pulmonaire fait 10.000 décès par an d'après la Fédération française du coeur.
Essoufflement, douleur thoracique, respiration difficile (dyspnée), crachat de sang couleur rouille, sont alors des symptômes possibles.
Diagnostiquer une embolie pulmonaire
Lorsqu'une embolie pulmonaire est suspectée, il est impératif d'être pris en charge rapidement.
Les phlébites sont souvent à l'origine d'embolie pulmonaire. D'autres pathologies infectieuses, cancéreuses ou liées à la grossesse peuvent provoquer une embolie.
Le médecin doit donc dans un premier temps vérifier si c'est le cas pour le patient en regardant l'état de ses mollets. Dans un second temps, un examen des gaz du sang est réalisé. Cet examen permet de mesurer la teneur en oxygène et en gaz carbonique. Chez les personnes qui ont une embolie pulmonaire, l'oxygène et le gaz carbonique ont tendance à baisser dans le sang artériel.
Pour confirmer l'embolie pulmonaire, les patients sont ensuite amenés aux Urgences afin de passer un scanner. L'angio-scanner est l'examen de référence et permet de savoir où se trouve le caillot et quels sont les vaisseaux bouchés. Pour repérer le caillot, le radiologue instille dans les artères un produit de contraste.
Le dosage des marqueurs sanguins comme le BNP, ou le NT-pro-BNP, permet d'évaluer la retentissement de l'embolie sur le coeur, tout comme la troponine.
L'électrocardiogramme et l'électrocardiographie donnent également des informations intéressantes.
Si le diagnostic d'embolie pulmonaire est confirmé, le patient sera hospitalisé en cardiologie. L'embolie sévère se traite par l'administration dans le vaisseau touché d'un médicament qui dissoudra le caillot (altéplase, urokinase) : c'est une thrombolyse.
Dans les cas moins sévères, le traitement anticoagulant, héparine ou anticoagulant oral direct, lui sera alors prescrit durant 5 à 9 jours le temps que le caillot soit dissous. Ce traitement est maintenu plus longtemps, 3 à 6 mois, ou plus, si le patient a un risque de récidive.
Les médecins chercheront également la cause de l'embolie pulmonaire afin de la traiter : phlébite (retrouvée grâce à l'échodoppler), troubles de la coagulation (objectivé par un bilan de la coagulation), cancer (un PET-scan peut être réalisé), covid-19, etc (sources : Manuel MSD). Mais la cause n'est pas toujours retrouvée, justifiant un traitement anticoagulant à vie.
Prévenir l'embolie pulmonaire : la surveillance du réseau veineux
L'embolie pulmonaire a ses cibles privilégiées. Elle survient notamment chez les personnes qui ont déjà eu une phlébite, mais aussi, souvent, chez les patients en insuffisance veineuse, les femmes enceintes ou les personnes en surpoids. Si elles ne sont pas traitées, les thromboses veineuses peuvent entraîner une embolie pulmonaire.
Certains traitements hormonaux contraceptifs peuvent aussi rendre le sang plus épais et favoriser la survenue de caillots. Rappelons que l'association pilule contraceptive-tabac est à proscrire, pour ces mêmes raisons.
Mais l'embolie pulmonaire guette tout le monde, en cas d'immobilisation prolongée, suite, par exemple à une intervention chirurgicale. On suppose même qu'elle est à l'origine de 10% des décès inexpliqués survenus à l'hôpital.
Quelques conseils pour prévenir une embolie pulmonaire, qui n'est pas censée survenir si la phlébite est traitée à temps.
En savoir plus : vos questions, nos réponses sur l'embolie pulmonaire
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