Diaphragme : le muscle du souffle
Quand on parle de l’organe du souffle, on pense avant tout aux poumons mais il existe un autre organe moins connu et pourtant indispensable à la respiration : le diaphragme. Lorsqu’il ne fonctionne pas bien, les conséquences sont parfois graves…
Qu'est-ce que le diaphragme ?
Le diaphragme est situé sous les poumons et constitue une sorte de cloison qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale. Il est constitué de muscle et de tendons et il fonctionne comme une espèce de piston qui permet aux poumons de bien se remplir et de se vider correctement…
Il s’abaisse à l’inspiration quand nos poumons se remplissent d’air et quand nous expirons, le diaphragme se contracte, les poumons se rétrécissent et l’air est expulsé.
Cet organe est bien connu des musiciens qui pratiquent un instrument à vent comme la flûte ou la clarinette mais aussi des chanteurs car c’est lui qui leur permet de réguler la quantité d’air utilisée pour leur pratique.
Le diaphragme nous énerve aussi quand on a le hoquet car ce phénomène correspond en fait à des contractions involontaires de l'organe associées à des fermetures brutales de la glotte…Et dans certains sports et en particulier pour l’apnée, il est très important.
Myopathie : quand le diaphragme est fragilisé
Le diaphragme est indispensable au souffle et à la respiration. Lorsqu’il ne fonctionne pas bien, les conséquences sont parfois graves.
C’est le cas dans certaines pathologies, en particulier les myopathies, les maladies du muscle ou des maladies neuro-dégénératives. Il y a 10 ans, les médecins ont diagnostiqué à Quentin la maladie de Steinert, une myopathie qui touche plusieurs muscles, dont ceux des mains.
Plusieurs muscles de son visage son également touchés, ce qui lui cause des difficultés d'élocution surtout lorqu'il est fatigué. La maladie atteint aussi certains muscles respiratoires. Depuis plusieurs mois, Quentin dort donc avec un respirateur pour éviter l'apnée du sommeil car en dormant, la respiration est plus faible et en position allongé, le diaphragme a plus de mal à s'abaisser. La maladie de Steinert est l'une des maladies neuro-vasculaires les plus fréquentes chez l'adulte. En France, on estime que 5 000 à 8 000 personnes seraient touchées.
Evaluer la tonicité du diaphragme
Pour mieux suivre certaines personnes touchées par une myopathie, il est intéressant de pouvoir évaluer leur fonction diaphragmatique, c’est-à-dire la capacité du diaphragme à se contracter et à assurer son rôle dans la respiration.
Pour d’autres patients, la fonction diaphragmatique pourrait également être intéressante à évaluer. C’est le cas des malades en réanimation qui bénéficient d’une assistance respiratoire.
En effet, comme leur respiration est assurée par une machine, le diaphragme ne se contracte plus et comme tous les muscles qui ne fonctionnent plus pendant plusieurs jours, il peut s’atrophier et perdre de sa force. Avant d’extuber ces patients, connaître la fonction diaphragmatique pourrait donc aider à prédire les chances de succès d’un retour à une respiration normale.
Mais pour le moment, la méthode de référence pour évaluer cette fonction repose sur des examens très invasifs et puisque les patients concernés sont très malades, cette mesure n’est que rarement effectuée.
A Paris, une équipe de recherche de l’Institut de Myologie et de la Pitié Salpêtrière est en train de développer une méthode beaucoup plus simple pour évaluer la fonction du diaphragme.