Retour d'un pic de pollution à l’ozone en Ile-de-France
La reprise intensive du trafic routier depuis le déconfinement et les fortes chaleurs de ces derniers jours sont à l’origine d’un pic de pollution à l’ozone en Ile-de-France. Une circulation différenciée a été mise en place.
Dans l’air, la trêve du déconfinement est bien finie. Conséquence directe de la reprise intense du trafic routier et des fortes chaleurs, l’Ile-de-France subit un pic de pollution à l’ozone (O3).
L'organisme de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France Airparif prévoit, pour le jeudi 25 juin, une concentration en ozone "comprise entre 170 et 200 µg/m³, soit un probable dépassement du seuil" maximum recommandé pour ce polluant, "fixé à 180 µg/m³", relève un communiqué de la préfecture de police de Paris.
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Trafic routier, industrie, solvants…
Pourquoi une telle pollution ? L’ozone est un polluant secondaire, qui provient de la réaction chimique d’autres polluants dans l’atmosphère. Ce sont l’ensoleillement et les fortes chaleurs qui favorisent cette transformation et qui font donc grimper les concentrations d’ozone dans l’air.
Les polluants primaires dont sont issus l’ozone ont des sources diverses en Île-de-France : "les oxydes d’azote (NOx) sont très majoritairement issus du trafic routier ; quant aux composés organiques volatils (COV), ils proviennent de l’industrie, de l’utilisation de peintures et de solvants (que ce soit par des professionnels ou des particuliers), du trafic routier (en particulier des deux-roues), et des végétaux (sources biogéniques)" détaille Airparif.
Or, après une chute liée au confinement mis en place pour lutter contre le coronavirus, les concentrations de ces polluants primaires sont reparties à la hausse et retrouvent aujourd’hui des niveaux identiques à ceux d’avant le confinement. Le 10 juin, soit un mois après la fin du confinement, Airparif annonçait déjà que les niveaux de pollution aux oxydes d'azote et aux particules fines étaient déjà quasiment revenus à la normale.
Circulation différenciée
Dans ce contexte de pic de pollution à l’ozone, la Préfecture de police de Paris a mis en place des mesures d’urgence visant à limiter l’intensité de l’épisode, comme la réduction de la vitesse maximale autorisée sur les tronçons routiers.
"Il est recommandé de limiter les déplacements en voiture et de privilégier le télétravail, et en cas de nécessité, le covoiturage dans le respect des gestes barrières avec notamment le port du masque obligatoire (en l'absence de protection physique séparant le conducteur du passager)", a également détaillé la préfecture de police.
Une circulation différenciée a également été mise en place dans l'agglomération parisienne à l’intérieur d’un périmètre délimité par l’autoroute A86. Ainsi, ce jeudi 25 juin, seules les voitures munies d'une vignette "Crit'Air" 0, 1 et 2 seront autorisées à circuler dans cette zone, a précisé la préfecture qui reconduira cette mesure "si l'évolution de la situation le nécessite".
Aérer le matin, ne pas sortir l’après-midi
Mais à partir de vendredi, cette situation devrait s’améliorer. Météo France prévoit en effet une dégradation orageuse favorable à la dispersion des polluants atmosphériques et donc à la baisse des concentrations d’ozone.
En attendant, l’Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France recommande aux "populations vulnérables et sensibles" d'éviter les sorties durant l'après-midi lorsque l'ensoleillement est maximum et les activités physiques et sportives intenses en plein air. Airparif préconise également d’aérer son logement la nuit et le matin, lorsque les concentrations en polluants dans l’air sont les plus faibles et de s’éloigner des axes routiers.