Nette augmentation des passages aux Urgences pour stress en Ile-de-France
Les passages aux Urgences pour stress après les attentats du 13 novembre ont nettement augmenté en Ile-de-France, en particulier pour les 25-35 ans, selon des chiffres préliminaires fournis par l'Institut de veille sanitaire (InVS), le 19 novembre.
"112 passages aux Urgences pour stress ont été observés au cours de la seule journée de samedi contre une quinzaine la veille en Ile-de-France" a indiqué à l'AFP le Dr Thierry Cardoso de l'InVS.
Après une baisse dimanche (30 passages), les passages aux Urgences pour stress sont remontés à 70 lundi avant de retomber à 28 mardi. Une augmentation des passages aux Urgences a également été observée hors région parisienne, avec 324 passages aux Urgences du 14 au 16 novembre au niveau national (dont 212 en Ile-de-France), contre 40 en moyenne par jour enregistrés à cette période de l'année.
70% de ces passages correspondent à des états de stress post-traumatique non suivis d'hospitalisation, note l'InVS.
Les 15-45 ans sont les plus représentés et plus particulièrement les 25-35 ans (qui représentaient 35 des 70 passages aux Urgences lundi) selon le Dr Cardoso qui n'exclut pas "un effet rebond" après l'opération de police menée mercredi à Saint-Denis. "Nous avions prévu de surveiller la situation pendant une semaine mais compte tenu des circonstances, cela pourrait durer un peu plus longtemps" ajoute-t-il.
Les "situations exceptionnelles" du type de celle provoquée par les attentats de vendredi font l'objet d'une surveillance ponctuelle par l'InVS - en général de l'ordre d'une semaine -, depuis la canicule de 2003 qui avait fait 15.000 morts. Cette surveillance, effectuée de manière systématique pour d'autres pathologies comme la grippe, consiste à faire remonter des informations grâce au réseau de surveillance OSCOUR (Organisation de la surveillance coordonnée des Urgences) et à SOS Médecins.
Selon ce dernier réseau, 23 visites à domicile en lien avec les attentats ont été enregistrées samedi et dimanche en Ile-de-France dont 20 provenaient de Paris. La majorité des appelants avaient moins de 45 ans, la plupart se plaignant d'angoisses.
"Parmi ceux qui appellent, il y a des gens choqués qui ont vécu les attentats de près ou de loin mais il y a également des gens déjà fragilisés par une dépression ou un stress qui décompensent ou encore des personnes frappées d'attaques de panique dans les transports en commun ou les magasins" explique de son côté le Dr Serge Smadja, président de SOS médecins Ile-de-France.
Il précise que les appels se sont maintenus ces dernières jours, avec une "petite recrudescence" après l'opération à Saint-Denis.