Quel est l'impact du traumatisme d'un attentat sur le cerveau ?
Une étude, baptisée Remember, a pour but de suivre pendant cinq ans des victimes d'attentat.
La notion est née au lendemain de la guerre du Vietnam, et était peu connue du grand public. Jusqu'aux attentats du 13 novembre 2015 qui ont placé le stress post-traumatique au coeur de l'actualité. Mais quel est l'impact psychique de ce traumatisme ? Quel souvenir les victimes gardent-elles ? Peuvent-elles guérir de cette souffrance ? À Caen, en Normandie, l'étude "Remember" a pour objectif de suivre pendant cinq ans des victimes et d'étudier l'impact cérébral et cognitif du traumatisme sur les malades.
Le Pr Francis Eustache a commencé ses recherches en 2015, avec une obsession : identifier les symptômes de ces blessés psychiques et en mesurer l'impact sur leur cerveau. Deux ans après, environ un participant sur deux souffre encore stress post-traumatique. Ils sont notamment submergés par les flashs, des images obsédantes que décrivent tous les survivants.
Tout l'enjeu de cette recherche unique en Europe est d'analyser les conséquences de ce trouble sur la mémoire, la concentration des victimes et de les comparer à des sujets en bonne santé. Pour comprendre l'impact du traumatisme sur leur cerveau, les patients ont notamment passé une IRM durant laquelle des images leur ont été exposées. Et les premiers résultats sont surprenants. Chez les personnes saines, le réseau cérébral est très structuré mais chez les sujets malades, le réseau est nettement moins efficace.
Le syndrome de stress post-traumatique est une maladie très mystérieuse. Après les attentats, certaines victimes en ont souffert, d'autres pas. Pourquoi ? C'est tout le coeur de cette étude qui ne révélera ses réponses que d'ici cinq ans.