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Suicides des infirmiers : un mal être passé sous silence

Depuis le mois de juin, cinq infirmières ou infirmiers se sont suicidés en France... Et trois d'entre eux ont clairement laissé des lettres mettant en cause leurs conditions de travail. Ces évènements tragiques seraient révélateurs de la grande souffrance de cette profession, souvent passée sous silence.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec Thierry Amouroux, secrétaire général du Syndicat national des professionnels infirmiers

Depuis plusieurs mois, le Syndicat national des professionnels infirmiers dénonce "les drames humains causés par les restructurations sauvages de certaines directions d’établissements. Et le silence assourdissant du ministère de la Santé". Depuis le mois de juin, cinq infirmiers se sont suicidés, sans que cela n'entraîne de réaction de la part de la ministre de la Santé, Marisol Touraine.

"Malheureusement nous avons moins de considération que les vitres cassées de l'hôpital Necker, qui avaient entraîné un déplacement de la ministre" déplore Thierry Amouroux, secrétaire général du Syndicat national des professionnels infirmiers. "Comme quoi on est peu de choses".

Les coupes budgétaires responsables

Depuis quatre ans, le budget de la fonction hospitalière a été drastiquement réduit. "Et la première variable d'ajustement, c'est le personnel. Il y a de moins en moins d'infirmiers pour de plus en plus de patients", explique Thierry Amouroux. Résultat : la charge de travail des infirmiers explose, au détriment de l'accompagnement du patient. "C'est une perte de sens du métier d'infirmier", ajoute M. Amouroux. 

Ces conditions de travail impactent la santé des infirmiers, entraînant notamment suicides et burn-out. Une fois à la retraite, 20% des infirmières sont en invalidité. Et leur espérance de vie est réduite de sept ans, par rapport à l'ensemble de femmes. "Il n'y a aucune reconnaissance de la pénibilité de notre travail", s'indigne M. Amouroux.

Par ailleurs, l'engagement du personnel de santé n'est que peu valorisé. A titre d'exemple, la prime de nuit s'élève à seulement un euro par heure… "On demande un moratoire sur les économies faites sur la santé. Concrètement pour les patients, les erreurs de soin ont augmenté de 50% en quatre ans", précise Thierry Amouroux.

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