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Jean-Paul Bret : "On peut vivre avec un cancer aujourd'hui"

Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne (Rhône-Alpes) a révélé souffrir d’un lymphome, un cancer des lymphocytes. Par cette annonce exceptionnelle, l'élu souhaite lutter contre le tabou qui entoure toujours cette maladie.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Photographie de Jean-Paul Bert ©Gilles Michallet

Le maire PS de Villeurbanne, Jean-Paul Bert, a été diagnostiqué d'un lymphome depuis cet été. Malgré son traitement par chimiothérapie, il continue d'exercer sa fonction d'élu et s'est exprimé publiquement sur son cancer la semaine dernière dans la presse locale. Très serein, il a accepté de répondre aux questions d'Allodocteurs.fr

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Allodocteurs.fr : Pourquoi avez-vous choisi d’annoncer publiquement votre cancer ?

Jean-Paul Bert : "Je suis maire de Villeurbanne donc un personnage public. Les signes visibles du cancer avaient déjà fait leur apparition à la rentrée, le premier étant la calvitie. Des gens m’ont demandé : "mais vous vous êtes fait couper les cheveux pendant les vacances ?" J’ai devancé ainsi les interrogations. Je souhaitais éviter les propos, les supposés. Et puis, il me paraissait essentiel d’œuvrer pour rendre moins tabou le cancer. Apporter un témoignage, en parler de façon simple car on peut vivre avec un cancer aujourd’hui. Après m’être exprimé, beaucoup de personnes m’ont témoigné leur gratitude. Même s’il y a eu également un effet de surprise."

Comment vous êtes vous rendu compte que vous aviez un lymphome ?

Tout simplement en prenant ma douche. J’ai senti un ganglion à l’aine et j’en ai parlé à mon médecin généraliste. Il s’en est suivi une biopsie et des analyses cytologiques et histologiques.

Comment vous sentez-vous actuellement ?

"Paradoxalement, je me sens beaucoup plus serein, plus apaisé. Il y a une alchimie subtile. Le premier semestre à la mairie a été extrêmement fatiguant. Après la découverte de mon cancer cet été, j’ai commencé une réflexion sur ma vie, sur les autres, sur mon action. Je suis très optimiste. Si tout se passe bien, j’aurai fini les six séances de chimiothérapies à Noël. Les effets secondaires sont essentiellement des souffrances nocturnes physiques dues à l’accompagnement de la chimio.  Ce sont les facteurs de croissance, destinés à stimuler la moelle épinière (rectificatif de la rédaction ; moelle osseuse) où se créent les globules blancs du système immunitaire – qui créent les douleurs. Cette hyperproduction sert à pallier la baisse des cellules détruites par la chimio."

Comment organisez-vous vos journées de travail ?

"J’ai allégé mon emploi du temps et revisité mes méthodes de travail. Notamment les représentations publiques les week-ends dont je suis pourtant très friand ! J’arrive aussi plus tard le matin à la mairie à cause des prises de médicaments qui sont très contraignantes. De plus, je me suis tourné vers la naturopathie et la médecine chinoise. Je bois beaucoup d’infusions, de tisanes à base de plantes. J’ai même été voir un magnétiseur. Au CHU où je suis suivi, l’oncologue m’a dit que toutes ces méthodes étaient satisfaisantes dans l’accompagnement du cancer. De plus, étant à l’origine maître de conférence en biologie végétale, j’ai un plaisir intellectuel à cultiver ma connaissance sur les plantes, mais cette fois-ci, pour leurs vertus médicales !

Je tiens à rappeler que la journée France Lymphome Espoir se déroulait vendredi 15 septembre. Associations de patients et oncologues se sont réunis à la faculté de médecine. Les patients connaissent très très bien leur maladie et c’est intéressant d’avoir accès à cette matière grise, ces compétences, à travers une communauté. Pour moi, toute cette connaissance sur le lymphome ne m’angoisse pas. Au contraire, elle me rend serein."

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