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Ehpad : « La situation n’est pas idéale, mais on n’a pas d’alerte générale pour le moment »

Entre le Covid et la canicule, la déléguée générale du Synerpa Florence Arnaiz-Maumé décrit une situation sous contrôle, mais assure que la vigilance reste de mise.

Lucile Boutillier
Rédigé le , mis à jour le
Environ 12.500 personnes étaient employées en contrats aidés dans des Ehpad en 2016.  —  Fotolia : ME

« On était en pleine phase de réouverture des Ehpad au mois de juillet, puisque l’objectif affiché était de revenir à une activité relativement normale à partir du 15 juillet », raconte le 11 août Florence Arnaiz-Maumé. 

Entre l’épidémie de Covid-19 et la canicule, la déléguée générale du syndicat Synerpa a suivi de très près la situation dans les établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes.

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Covid-19 : les Ehpad en première ligne

Le dernier point épidémiologique de Santé Publique France fait état de 124 clusters dans des Ehpad au 4 août, dont 11% ont été maîtrisés et 78% clôturés.

Puisque les plus de 75 ans sont les plus susceptibles de faire une forme grave de la maladie, la période de l’épidémie et surtout du confinement a été particulièrement éprouvante dans les Ehpad. Pour les soignants, mais aussi pour les résidents confinés.

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Canicule : vigilance rouge

En 2019, les périodes de fortes chaleurs avaient été meurtrières dans les Ehpad. Santé Publique France avait relevé une augmentation de 9,2% des décès pendant la canicule. Un chiffre qui aurait pu monter davantage : la canicule de l’année 2019 avait battu toute une série de records de chaleur historiques, montant jusqu’à 43°C.

Cette année 2020, Météo France a classé 15 départements du nord de la France en vigilance canicule. Les soignants des Ehpad déjà épuisés par la lutte contre le Covid appréhendaient l’épisode caniculaire. « Les alertes canicule reviennent chaque année maintenant », commente Florence Arnaiz-Maumé.

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Combiner les deux problèmes

Même si la situation épidémique semble davantage sous contrôle qu’en mars, Florence Amaiz-Maumé reste vigilante. « Nous sommes prêts à faire machine arrière en reconfinant, à mettre un salarié en quatorzaine, à faire des tests tous les deux ou trois jours », explique la déléguée générale. 

« A tout moment le Synerpa peut tout fermer quand une situation est grave. On n’hésitera pas à le faire ! Donc si on le fait pas, c’est que la situation ne le nécessite pas », ajoute-t-elle tout en reconnaissant les difficultés rencontrées par certains Ehpad.

« Heureusement, on avait eu des fortes chaleurs au printemps, donc on a demandé au ministère des protocoles canicule et Covid. On les a reçus début juin », se félicite-t-elle. « Si la canicule durait quinze jours comme en 2003, ce serait très compliqué. Les Ehpad peuvent gérer une semaine de forte chaleur, aujourd’hui ce n’est plus une difficulté. La seule vraie difficulté, c’est jongler avec la ventilation et la climatisation. »

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Plus de vigilance cette année

Paradoxalement, Florence Arnaiz-Maumé trouve que la crise sanitaire a permis de mieux prendre en charge l’épisode caniculaire qu’en 2019. « On sort d’une essoreuse à salade, d’une tornade : les équipes ont été extrêmement meurtries. Dès le déconfinement, on a anticipé la canicule, donc on a commencé dès le mois de mai à mettre en vacances des gens », raconte-t-elle.

Selon la déléguée générale de Synerpa, la sortie du confinement a permis de mieux anticiper l’épisode caniculaire de l’été. « Les renforts Covid fonctionnent toujours. On a moins d’alerte que les années précédentes. L’étalement des congés sur 4 mois et la réserve Covid qui fonctionne toujours permettent de mieux faire face à la canicule que les autres années, » remarque-t-elle.

« Bien sûr que c’est compliqué, mais comme on n’a jamais arrêté les cellules de crise, on n’est pas dans la situation des années précédentes. Les personnels ne voient pas ce pic de chaleur d’un bon oeil, c’est très complexe, mais je n’ai pas d’alerte grave à ce stade donc on y arrive ! Tout le système de santé est très à l’écoute et très proche de nous. Nous ne sommes pas inquiets », assure Florence Arnaiz-Maumé.

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