Pour vivre longtemps, soyez optimistes !
Les personnes les plus optimistes vivent plus longtemps et ont plus de chance de dépasser les 85 ans que les pessimistes, selon une nouvelle étude. Bonne nouvelle : l’optimisme est un trait qui peut s’acquérir.
Quel est le secret de la longévité ? Selon des chercheurs de l’université de médecine de Boston, l’optimisme pourrait participer à allonger la durée de vie. Ils publient leurs travaux dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) le 26 août 2019.
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La conviction d’un avenir favorable
Pour réaliser ces travaux, les scientifiques se sont appuyés sur deux cohortes : une première de 69.744 femmes suivies pendant 10 ans et une seconde de 1.429 hommes suivis pendant 30 ans. Ils ont noté l’âge de celles et ceux qui décédaient pendant le suivi, ont compté les personnes qui dépassaient les 85 ans, âge à partir duquel la longévité est considérée comme exceptionnelle et leur ont fait remplir un questionnaire pour évaluer leur optimisme. Un "attribut psychologique" qu’ils ont défini comme "l’attente générale que de bonnes choses vont se passer ou la conviction que l’avenir sera favorable car on peut contrôler des résultats importants".
Une durée de vie allongée de près de 10%
Résultat : plus les personnes étaient optimistes, plus elles vivaient longtemps. "Les niveaux d’optimisme les plus élevés étaient associés à une durée de vie plus longue et à une plus grande probabilité d’atteindre une longévité exceptionnelle" détaillent les chercheurs dans leur publication.
Plus précisément, pour un état de santé similaire et des comportements favorables à la santé comparables, les femmes les plus optimistes ont une durée de vie plus longue de 8,7% que les moins optimistes. Et ce chiffre grimpe jusqu’à 9,8% chez les hommes.
Travailler son optimisme, c’est possible
Mais l’optimisme est-il un caractère que l’on peut acquérir ? Les auteurs citent des études précédentes selon lesquelles des exercices psychologiques et la pratique de la méditation peuvent par exemple développer ce trait. Travailler son optimisme pourrait donc, selon les chercheurs, s’ajouter "à la liste des facteurs potentiellement modifiables qui devraient être ciblés pour améliorer la santé et la longévité de la population".
Mais pour l’heure, de plus amples recherches sont tout de même nécessaires pour confirmer ce travail qui présente plusieurs biais. Le premier est que les cohortes utilisées sont principalement composées de femmes et d’hommes de statut socioéconomique élevé. Les résultats risquent donc d'être moins bons chez des personnes de statut plus modeste.
Un deuxième biais à prendre en compte est que même si les chercheurs ont observé une association, ils ne savent pas si l’optimisme cause la bonne santé ou si c’est l’inverse : en effet, l’optimisme peut simplement refléter un bon état de santé car une personne qui se porte bien peut être plus encline à voir la vie du bon côté qu’une personne malade.