Marseille : un an de prison ferme pour l'agression d'une médecin à son cabinet
La médecin avait été agressée par une jeune femme de 20 ans et une enfant de 11 ans après avoir refusé de délivrer une ordonnance.
Morsure au dos, ecchymoses, contractures... Un "véritable passage à tabac", selon les mots du procureur. Une jeune femme a été condamnée jeudi 3 octobre à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour des violences sur une médecin généraliste des quartiers Nord de Marseille qui lui avait refusé une ordonnance.
Accompagnée d'une enfant de 11 ans
La partie ferme de la condamnation sera exécutée à domicile sous surveillance électronique avec l'obligation de travailler ou de suivre une formation et de se soigner, a précisé le tribunal. Accompagnée d'une enfant de 11 ans, la jeune femme de 20 ans s'était présentée le 12 août au cabinet médical de La Viste (15e arrondissement), dans les quartiers Nord de la ville, afin d'obtenir pour la mère de son compagnon une ordonnance pour une prise de sang.
En l'absence de la patiente, la médecin avait opposé un refus, ce qui lui a valu d'être passé à tabac par la jeune femme et l'enfant. La victime s'était vu prescrire une interruption totale de travail de trois jours, puis un arrêt de travail de trente jours par un psychiatre en raison d'un fort retentissement psychologique.
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Une hausse "alarmante" des violences contre les médecins
La jeune femme, qui s'était rendue à la police après avoir été recherchée pendant deux semaines, a maintenu face au tribunal ne "pas l'avoir touchée". Selon elle, la médecin aurait commencé à rédiger l'ordonnance en précisant : "C'est la première et la dernière fois". Elle aurait ajouté au sujet de la patiente absente : "Elle ne va pas mourir si elle se déplace". Selon l'auteure des faits, la médecin aurait déchiré une ordonnance qu'elle avait commencée et l'enfant mineure aurait été chargée de la récupérer dans la poubelle de la salle de consultation.
Lors de l'enquête, l'enfant avait pris sur elle les violences commises, la prévenue ne concédant au tribunal qu'"un petit coup au torse (de la médecin) pour les séparer". L'enfant est convoquée en novembre chez un juge des enfants. Prenant cette agression pour exemple, dix syndicats de médecins libéraux avaient dénoncé en août une hausse "alarmante" et "inacceptable" des violences envers les praticiens, appelant l'exécutif à prendre "des mesures urgentes pour les protéger".