Méditation : quels effets sur notre cerveau ?
La méditation modifie le fonctionnement de notre cerveau et offre de nombreux bienfaits notre organisme. Mais concrètement, comment ces changements se produisent-ils ?
La méditation, autrefois perçue comme une pratique ésotérique réservée aux initiés, est aujourd'hui reconnue par la science pour ses multiples bienfaits multiples sur le cerveau et sur la santé mentale. De plus en plus d'études mettent en lumière ses effets positifs sur l'intelligence émotionnelle, la gestion du stress et même la prévention des rechutes dépressives. Mais comment agit-elle réellement sur notre cerveau ? Quels sont ses impacts concrets sur notre corps ? Le Docteur Christophe André, psychiatre, nous répond.
Une plus grande interconnexion des zones cérébrales
La méditation agit principalement sur le cortex préfrontal, “la zone rationnelle de l’intelligence et de la régulation des émotions” en augmentant nos capacités d’auto-contrôle, selon le Dr André. Elle a également un effet sur l'amygdale, la structure cérébrale liée aux émotions. Chez les méditants expérimentés et réguliers, les interconnexions entre les différentes aires cérébrales sont facilitées, ce qui accroît la qualité des échanges entre les différentes zones du cerveau.
Ce phénomène se traduit souvent par une sensation ressentie lors des séances de méditation réussies : "quelque chose à la fois de paisible et de clair se produit dans votre esprit", décrit le psychiatre. "Le cerveau entre dans un état d'harmonisation, de dialogue apaisé, et de compréhension globale." Cette interconnexion accrue est d’ailleurs confirmée par la détection d'ondes thêta, mesurées par électroencéphalogramme.
La méditation prévient les rechutes de dépressions
Contrairement à l’idée reçue, "la méditation ne surpasse pas les antidépresseurs pour traiter la dépression", déplore le Dr André, qui a mené les premières études sur la méditation chez des patients dépressifs à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, quelques années plus tôt.
Cependant, une fois les patients sortis de la dépression, la méditation peut jouer un rôle clé dans la prévention des rechutes. En quelques années, elle permet de réduire progressivement la dépendance aux antidépresseurs, sans risque de rechute. "La méditation n'est donc pas un remède à la dépression, mais elle est très efficace pour la prévention d’une rechute."
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"La seule limite, c’est la pratique"
En modifiant le fonctionnement du cerveau, la méditation influence également certains paramètres biologiques. "Chez les méditants réguliers, les marqueurs inflammatoires, comme la protéine C-réactive, sont abaissés," explique le psychiatre. "Il y a donc un impact médical significatif sur la santé." La méditation est également efficace pour réduire les douleurs chroniques, qu'il s'agisse de douleurs neurologiques, de migraines, ou autres.
Selon le Dr André, toutes les pathologies inflammatoires chroniques peuvent être améliorées par cette pratique. Quant à l’anxiété, celle-ci serait également amoindrie par la méditation qui permet de “beaucoup limiter, voire de renoncer à la consommation d’anxiolytiques dans beaucoup de cas”. Et comme le souligne le Dr André, "avec quasiment aucun effet secondaire ni contre-indication." En somme, une multitude de bénéfices, avec “une seule limite : la pratique”.