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"On refuse tous les jours des patients et la question qu’on se pose c’est quand on les refuse ils se retrouvent où ?"

Une nouvelle unité neuro-vasculaire n'a pu ouvrir que 60% des lits prévus à cause de la pénurie de personnel. L'équipe doit refuser chaque jour des patients victimes d'AVC.

Géraldine Zamansky
Rédigé le

"On va rentrer dans une chambre vide, comme tant d’autres. Vide parce que pas assez de personnel pour l’ouvrir. Pour autant, elle est vraiment prête à accueillir, elle a été refaite totalement à neuf, tout y est. Vous voyez qu’aujourd’hui c’est devenu une réserve alors que les chambres sont là pour nos patients", confie le Pr Sandrine Deltour, chef de service-unité neuro-vasculaire à l'hôpital Raymond-Poincaré.    

Des chambres vides faute de personnel

Cela semble incroyable mais il n’y a jamais eu de patients dans près de la moitié des chambres de cette toute nouvelle unité spécialisée dans la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux.       

"Aujourd’hui, on a 40% de nos lits qui sont fermés par manque essentiellement d’infirmières, on refuse tous les jours des patients et la question qu’on se pose c’est quand on les refuse ils se retrouvent où ? Aux urgences, en médecine interne, en gériatrie, alors qu'on a bien démontré le fait qu'être hospitalisé dans une unité dédiée, ça diminuait de 50 % la mortalité et de 1/3 le handicap, donc il y a une perte de chance", explique le Pr Sandrine Deltour.

Pour accueillir le plus de patients possible, la charge de travail est maximale sur l’équipe soignante.      

"On est souvent fatigués, épuisés"

"On fait beaucoup d’heures supplémentaires, beaucoup de jours supplémentaires. On travaille un peu à flux tendu avec de plus en plus de patients… On est souvent fatigués, épuisés… C’est quand même un métier difficile, un métier où on donne énormément de notre personne, au niveau mental, physique. Quand on voit ce que gagne une infirmière, une aide-soignante, aujourd’hui, je pense que c’est compliqué de se dire "demain, j’ai envie d’être infirmière" parce que le salaire à côté ne suit pas. Je pense qu’on travaille tous avec le cœur et donc forcément on se lève le matin et on vient travailler", commente Alizée Mauduit, infirmière à l'hôpital Raymond-Poincaré.  

Quel que soit l’engagement de cette équipe, ses moyens sont trop limités face au nombre d’AVC quotidien. 

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