Pamplemousse, orange... Peut-on boire ces jus si l'on prend des médicaments ?
Certains agrumes, comme le pamplemousse, peuvent interagir avec des traitements médicamenteux. Mais qu'en est-il des jus de fruit et des thés aromatisés aux agrumes ?
Agrumes et médicaments : gare aux interactions ! Peu calorique, riche en vitamine C et en antioxydants, le pamplemousse est souvent recommandé pour ses bienfaits nutritionnels. Pourtant, ce fruit peut devenir un "faux ami" lorsqu'il est consommé en parallèle de certains médicaments. Ces interactions sont bien connues. Mais qu’en est-il des produits dérivés du pamplemousse, comme les jus ou les thés aromatisés ? Présentent-ils aussi des contre-indications ?
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Pourquoi le pamplemousse pose-t-il problème ?
Le pamplemousse, ainsi que d’autres agrumes comme les oranges sanguines, les oranges amères et la bergamote, contient des composés appelés furanocoumarines. Ces substances se trouvent principalement dans la partie blanche située sous l’écorce du fruit. Les furanocoumarines interagissent avec une enzyme du foie, le cytochrome, qui joue un rôle clé dans la métabolisation des médicaments.
Normalement, cette enzyme dégrade une partie des médicaments pour éviter leur accumulation dans l’organisme. Cependant, les furanocoumarines inhibent cette enzyme, ce qui peut entraîner une augmentation de la concentration du médicament dans le sang, avec un risque de surdosage, d’effets indésirables accrus, voire de toxicité. Parmi les conséquences possibles, on retrouve des troubles du rythme cardiaque, des dommages rénaux ou hépatiques ainsi que d’autres complications graves. Et il semblerait que plus on avance en âge, plus le risque d’interactions augmente !
Quels médicaments sont concernés ?
Les interactions entre le pamplemousse et les médicaments concernent de nombreux traitements. On trouve notamment parmi les plus courants les médicaments anti-rejets utilisés après une greffe, les statines (anti-cholestérol), les anticoagulants, certains antidépresseurs, des anti-infectieux, des anti-cancéreux et même des médicaments pour les troubles de l’érection. Cette liste est longue et non exhaustive. Il est donc essentiel de consulter la notice de vos médicaments ou de demander conseil à votre pharmacien ou médecin traitant pour vérifier les éventuelles contre-indications.
Les produits dérivés du pamplemousse sont-ils risqués ?
Les jus de pamplemousse, en particulier ceux industriels, peuvent effectivement contenir des concentrations élevées de furanocoumarines, car ils incluent souvent la peau et le zeste du fruit. Un seul verre de 250 ml suffit à provoquer une interaction significative. De plus, l’effet inhibiteur des furanocoumarines sur le cytochrome peut durer plusieurs heures, voire plusieurs jours. Ainsi, même si vous prenez votre jus le matin et vos médicaments le soir, le risque d’interaction persiste.
Les confitures, marmelades et écorces confites à base de pamplemousse sont également à surveiller. Ces produits contiennent souvent de grandes quantités de furanocoumarines, qui résistent à la cuisson. Pour les thés aromatisés aux agrumes, le risque dépend de la quantité et de la concentration des furanocoumarines dans la boisson. Bien que les interactions soient moins probables qu’avec le jus de pamplemousse, elles ne peuvent pas être exclues. En cas de doute, il est préférable de demander conseil à un professionnel de santé. Pour éviter tout risque d’interaction, il est recommandé de prendre ses médicaments uniquement avec de l’eau.