Peut-on boire du café quand on est enceinte ?
Doit-on forcément renoncer à ce petit plaisir quotidien qu'est le café pendant sa grossesse ? Ou peut-on continuer à en savourer, avec quelques précautions ?
Le café fait partie des petits rituels quotidiens auxquels il est parfois difficile de renoncer. En particulier au début d'une grossesse, le fait de devoir se priver, ou non, de cette boisson soulève de nombreuses interrogations. Faut-il obligatoirement bannir le café pendant neuf mois ? Voici quelles sont les principales recommandations à ce sujet.
Quels sont les risques à boire du café pendant la grossesse ?
La principale molécule active du café est également le composé majoritairement pointé du doigt pour ses effets sur la santé, que ceux-ci soient bons ou délétères : il s'agit bien évidemment de la caféine. Elle n’est pourtant pas uniquement présente dans le café : on la retrouve aussi dans le thé, le chocolat, certaines boissons gazeuses et dans les boissons énergisantes. "La caféine stimule le système nerveux central et, à des doses modérées, augmente la vigilance et réduit la somnolence", indique l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Lors de la grossesse, son élimination est ralentie car tout le métabolisme est modifié. La demi-vie de la caféine, c’est-à-dire le temps nécessaire pour éliminer la moitié de la dose absorbée, double quasiment au cours de la grossesse. Cela signifie que ses effets sont plus durables et que l’exposition du fœtus à la caféine est prolongée. "Chez les adultes, la demi-vie de la caféine varie considérablement, en fonction de facteurs tels que l'âge, le poids corporel, la présence ou non d’une grossesse, la prise de médicaments ou la santé du foie", ajoute l'EFSA. "Chez les adultes sains, la demi-vie moyenne est d'environ quatre heures, avec un intervalle qui peut s’étendre de deux à huit heures."
Quelle est la quantité de caféine à ne pas dépasser lors d'une grossesse ?
Une étude publiée en 2008 dans le British Medical Journal (BMJ) suggère qu’une consommation excessive de caféine pourrait être associée à un risque accru de retard de croissance intra-utérin ou de faible poids de naissance. Pour limiter les risques, les autorités sanitaires s’accordent sur une même ligne de conduite : limiter la consommation de caféine pendant la grossesse, mais ne pas forcément la supprimer totalement.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 300 mg de caféine par jour, tandis que l’EFSA fixe ce seuil encore plus bas, à 200 mg quotidiens. Pour donner un ordre d’idée, une tasse de café filtre contient en moyenne 90 à 120 mg de caféine, tandis qu’un expresso en apporte environ 80 mg. Cela signifie qu’une ou deux tasses de café par jour sont généralement compatibles avec une grossesse, à condition de rester attentif aux autres sources de caféine dans l'alimentation.
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Quelles sont les alternatives au café pendant la grossesse ?
Pour limiter sa consommation de caféine, il est totalement possible de se tourner vers les boissons décaféinées. Le déca reste l’option la plus proche du café en termes de goût, à condition de vérifier la méthode d'extraction de la caféine et de privilégier les procédés à l'eau, considérés comme plus sûrs pour la santé. D'autres boissons sans caféine, aux goûts proches de celui du café, peuvent également être consommées dans risque au cours de la grossesse. C'est notamment le cas de la chicorée, mais aussi des cafés de lupin, d'orge ou d'épeautre, qui ne contiennent pas une once de caféine.
Les thés noir ou vert apportent, eux, de la caféine, mais en quantité moindre que le café, tout en proposant d'autres bienfaits. Les infusions sans caféine, comme le rooibos ou la verveine, sont souvent bien tolérées, mais il convient de rester attentif, car certaines plantes sont déconseillées pendant la grossesse. Enfin, un simple verre d'eau avec une rondelle de citron constitue une alternative simple pour se désaltérer sans risque pour le fœtus.