PFAS : pourquoi les œufs produits près de Lyon ne doivent pas être consommés
La préfecture du Rhône recommande de ne pas consommer ces œufs produits à proximité d’usines chimiques au sud de Lyon. Les œufs contiendraient un taux élevés de polluants PFAS.
Pourquoi les œufs produits au sud de Lyon sont-ils considérés impropres à la consommation ? La préfecture du Rhône a confirmé lundi 3 avril dans un communiqué la présence de taux élevés de polluants PFAS dans des œufs prélevés près d'usines chimiques au sud de Lyon, élargissant le secteur où elle recommande de ne pas en consommer.
Les substances perfluorés (PFC) et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse regroupant plus de 4 700 molécules soupçonnées pour certaines d'avoir un impact néfaste sur la santé. Elles sont surnommées "polluants éternels" du fait de leur très long cycle de vie.
Des taux jusqu'à 16 fois supérieurs au seuil
En janvier déjà, la préfecture avait effectué des premiers prélèvements qui avaient révélé des taux de PFAS huit à 16 fois supérieurs aux valeurs réglementaires.
Des opérations complémentaires dans des poulaillers de
particuliers des quatre communes de Pierre-Bénite, Oullins, Irigny et
St-Genis-Laval "démontrent que 26 prélèvements sur les 30 réalisés"
ont "des valeurs qui dépassent" les seuils arrêtés par un règlement
européen.
Ces résultats conduisent la préfecture à maintenir ses "recommandations" de ne pas consommer d'oeufs et de "viande des volailles des poulaillers appartenant à des particuliers" sur ces quatre communes, a-t-elle indiqué. Cette mesure sera en outre élargie à 11 autres communes limitrophes, ainsi qu'à deux arrondissements de Lyon.
"La vallée de la chimie"
Pour "mieux comprendre la source d'imprégnation", des "prélèvements de terre" seront aussi exécutés sur "plusieurs sites" concernés. "Un questionnaire sera adressé aux particuliers concernés pour analyser le mode d'élevage et d'alimentation de leurs poules pondeuses", ajoute la préfecture, rappelant que "les oeufs sont des marqueurs particulièrement sensibles vis-à-vis de la présence des perfluorés".
À Pierre-Bénite se trouve notamment le site du chimiste
Arkema, où des militants d'Extinction Rebellion (ER) avaient mené en décembre
une action pour dénoncer une "pollution de l'environnement". L'usine
est située dans ce qui est connu comme "la vallée de la chimie".
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Identifier les sites émetteurs de PFAS
En dévoilant son plan d'actions contre les PFAS, la France avait affiché son soutien à un projet de restriction de leur fabrication et de leur usage porté par plusieurs pays européens.
Parmi les mesures annoncées, le gouvernement avait dévoilé
une "démarche d'identification des sites industriels potentiellement
émetteurs de quantités significatives de PFAS". Le site Arkema de
Pierre-Bénite doit être "préfigurateur" de cette démarche
d'identification et de diminution.