Pollution de l’air : du Césium radioactif détecté dans le sable du Sahara
Le vent du Sahara est à l'origine d'un pic de pollution de l'air en France. Ces poussières de sable pourraient contenir du Césium-137, un élément radioactif.
“Une pollution radioactive qui revient comme un boomerang.” Des vents de poussière provenant du Sahara ont survolé la France cette semaine, teintant le ciel d’une couleur orangée, et chargeant l’air de particules fines de type PM10.
Un épisode de pollution atmosphérique similaire à celui de février 2021, au cours duquel l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avait alerté sur la hausse d'un élément radioactif, le Césium-137.
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Des retombées de Césium-137 "très faibles"
En février 2021, l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO) estimait les retombées de Césium-137 à 80 000 Becquerel (l’unité évaluant la quantité d’une matière radioactive) au kilomètre carré en France. Une pollution néanmoins “très faible” selon l’association.
Ce jeudi 17 mars, l’ACRO a toutefois publié une mise à jour sur son site, indiquant que “l’épisode survenu en ce début de semaine en France est similaire à celui qui s’est produit en février 2021”. L’association précise que de nouvelles analyses sont en cours.
Néanmoins, pas d’inquiétude : l’impact de ces épisodes sur la dosimétrie, c’est-à-dire la quantité de rayonnements reçue par un organisme, sont généralement "négligeables", insiste l'IRSN.
Les essais nucléaires français mis en cause ?
Mais d’où peut venir cet élément radioactif présent dans ces poussières de sable ? Le Césium-137 est l’un des produits issus de la fission nucléaire. On en retrouve en quantité à Tchernobyl par exemple, ou sur les sites d’essais de bombes nucléaires.
La France a procédé à des essais nucléaires atmosphériques dans le Sahara algérien au tout début des années 60. Pour l’ACRO, il ne fait aucun doute que la pollution radioactive des vents du Sahara provient bien des essais français de la bombe atomique.
Ces résidus nucléaires nous atteignent donc encore aujourd’hui, à faible dose et périodiquement. Mais l’ACRO souligne que les populations locales du Sahara, elles, vivent toujours avec une quantité de Césium-137 plus élevée dans l’air et une “contamination radioactive pérenne” sur leur territoire.