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Pollution de l'air : les particules fines à l'origine d'arrêts cardiaques ?

Selon une étude singapourienne, certaines particules fines contenues dans l’air peuvent provoquer des arrêts cardiaques. Néanmoins, le risque semble diminuer trois à cinq jours après l'exposition.

Mathieu Pourvendier
Rédigé le
Les auteurs de l’étude expliquent que le risque d’arrêt cardiaque diminue de trois à cinq jour après l’exposition aux particules fines  —  shutterstock

Respirer de l’air pollué n’est pas sans conséquence sur le cœur. En effet, une étude de l’Université nationale de Singapour révèle que les particules fines présentes dans l’air peuvent entraîner des arrêts cardiaques.

492 arrêts cardiaques liés à la pollution en huit ans

Cette étude a été réalisée par des scientifiques de l'École de médecine Duke-NUS à l'Université nationale de Singapour. Ils se sont appuyés sur les données de la Pan-Asian Resuscitation Outcomes Study (un registre prospectif basé sur la population qui saisit les données des services d'ambulance et des hôpitaux), récoltées pendant plus de huit ans entre entre juillet 2010 et décembre 2018. Ils ont en parallèle utilisé des données sur la qualité de l'air provenant de la National Environment Agency Singapore.

Durant cette période, 18 000 arrêts cardiaques ont eu lieu hors des hôpitaux. Parmi eux, 492 arrêts pourraient être liés à l’augmentation du taux de particules fines dans l'air, selon les chercheurs. Néanmoins cette étude se limite à une échelle nationale. La prochaine étape serait de réaliser une étude plus élargie pour en tirer des conclusions plus globales. 

Réduire la pollution pour soulager les urgences

Dans la capitale singapourienne, les données sur la qualité de l'air évoquent 18,44 microgrammes de particules fines par mètre cube d'air. Selon l'estimation des chercheurs, la diminution d'un seul microgramme de particule fine par mètre cube pourrait entraîner une baisse de 8% des arrêts cardiaques (soit 39 cas de moins). 

De la même manière, la réduction de 3 microgrammes de particules fines par mètre cube d'air serait associée à 30 % d'arrêts cardiaques en moins. Ainsi, pour les chercheurs, "une diminution des concentrations de PM2,5 (particules fines de 2,5 microns de diamètre, ndlr) pourrait réduire la demande de la population pour les services de santé d'urgence".

À lire aussi : Pollution aux particules fines : quels effets sur la santé ?

2 à 4 millions de décès par an

Mais les auteurs de l’étude soulignent une note d'espoir : selon eux, le risque d’arrêt cardiaque diminue trois à cinq jours après l’exposition aux particules fines.

Les particules fines sont le polluant atmosphérique le plus étudié et l'exposition aux particules fines de 2,5 microns de diamètre est connue pour constituer un facteur de risque cardiovasculaire. Une donnée que confirme cette nouvelle étude. Globalement, la pollution de l'air serait responsable de 2 à 4 millions de décès dans le monde chaque année.

"Alerte aux particules fines !", entretien avec le Dr Madeleine Epstein, allergologue  —  Le Magazine de la Santé - France 5

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