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Pollution de l'air : trois stations de métro dans le rouge à Paris

Trois stations du métro parisien affichent des taux de particules fines supérieurs au seuil d’exposition maximal recommandé. Ces particules, émises pendant le freinage des trains, jouent un rôle sur la santé respiratoire.

Alexis Llanos avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Pollution de l'air : des stations de métro parisien dans le rouge  —  Le Mag de la Santé - France 5

L'air du métro est-il dangereux pour la santé ? La question de la pollution dans les stations a souvent été soulevée sans jamais avoir été tranchée. Principale source d'inquiétude : les particules fines émises au moment du freinage des trains et soupçonnées de favoriser des difficultés ou maladies respiratoires, notamment chez les personnes fragiles.

Des mesures complètes dans 44 stations

Au printemps dernier, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour "mise en danger d'autrui" visant la RATP, soupçonnée par l'association Respire de dissimuler à ses usagers un taux de particules fines anormalement élevé. 

Pour disposer de données fiables, l'autorité organisatrice des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), avec l'appui de l'observatoire de la qualité de l'air en Île-de-France Airparif, a demandé à la RATP et à la SNCF de prendre des mesures a minima pendant une semaine complète sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Dans certaines stations, les mesures ont été prises en continu pendant toute la période 2015-2022 via le réseau de mesure de la RATP et de la SNCF.

Les résultats ont été dévoilés ce lundi 22 janvier, montrant une première cartographie de la pollution de l'air dans 44 stations du métro et du RER parisien.

Trois stations au-dessus du seuil maximum

Le seuil pour les particules fines PM10 est établi par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) au regard du temps d'exposition dans les enceintes ferroviaires. Ce seuil est de 140 µg/m3 maximum, mais cela concerne l'exposition à l'air libre. Trois stations affichent une concentration de particules fines PM10 dépassant les 480 µg/m3, soit le seuil maximum recommandé par l'Anses à partir d'une heure d'exposition. Aucun chiffre sur les particules PM2,5, plus fines et plus nocives, n'a été communiqué à ce stade.

Les stations concernées sont Belleville, Jaurès et Oberkampf, toutes situées dans l'est parisien. Parmi les autres stations étudiées, 31 affichent un "niveau moyen" de concentration de particules fines PM10, c'est-à-dire entre 140 et 480 µg/m3 et dix un "niveau faible", donc inférieur à 140 µg/m3.

À lire aussi : Pollution aux particules fines : quels effets sur la santé cardiaque ?

La cartographie complète en juin

"Les travaux communiqués par Airparif et IDFM ne reflètent pas l'exposition des voyageurs ni des salariés", avance Sophie Mazoué, responsable développement durable pour le groupe RATP. D'après elle, aucun usager ou salarié ne reste une heure sur un quai, et il convient de disposer des données dans les rames également.

"Les particules ne sont pas les mêmes dans les rames et sur les quais. En général, c'est un peu plus faible dans les rames car l'air est ventilé” a indiqué le directeur général d'IDFM, Laurent Probst. IDFM a promis d’établir en juin une cartographie précise des 397 stations du métro et du RER ainsi que des lignes. 

Quels risques pour la santé ?

À ce stade, la littérature scientifique très restreinte sur la qualité de l'air dans le métro empêche d'émettre un avis tranché sur les conséquences pour la santé. L'Anses a suggéré le risque "d'inflammation des voies respiratoires, en particulier chez les populations sensibles comme les asthmatiques" ou "d'effets sur la fonction cardiaque autonome". Elle a rejeté "le risque augmenté du cancer du poumon ou de l'infarctus du myocarde".

En attendant, IDFM compte demander aux opérateurs RATP et SNCF de déployer un plan d'action pour améliorer la qualité de l'air dans les stations les plus polluées. "La station Belleville bénéficiera dès 2024 du renouvellement d’un ventilateur", a promis IDFM. Jaurès verra aussi son ventilateur renforcé cette année et à Oberkampf, un nouveau ventilateur fonctionne depuis fin 2023 et deux ouvrages supplémentaires seront construits cette année. "Ces trois stations passeront au moins à l'orange, sinon au vert", déclare M. Probst.

IDFM a aussi demandé de déployer "le plus rapidement possible un système qui réduit les émissions de particules fines générées au moment du freinage des trains", notamment sur les lignes du RER A et 1, 2, 3, 4, 5 et 9 du métro. À ce stade, seuls les métros de dernière génération MP14, déployés sur les lignes 4, 11 et 14 disposent d'un freinage électro-magnétique, non émetteur de particules fines. 

Qu'est-ce que la pollution aux particules fines ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

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