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Pourquoi prendre de l'ibuprofène pendant la grossesse est déconseillé

La revue Prescrire alerte sur le fait qu'une personne sur deux ignore la dangerosité de l'ibuprofène pour l’enfant à naître. Pourtant, des risques de malformations et de complications existent.

Mathieu Pourvendier
Rédigé le , mis à jour le
Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication  —  Allodocteurs - Newen Digital

Ibuprofène et grossesse ne font pas bon ménage. C'est l'alerte que lance la revue médicale indépendante Prescrire dans un communiqué de presse sur les risques de ce médicament pour le fœtus. Selon l'enquête réalisée en France en 2021 que cite la revue, un Français sur deux n’avait pas conscience de la dangerosité pour le bébé de la prise de l’ibuprofène par la mère. Déjà en 2017, une étude des chercheurs de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset) de Rennes alertait sur les dangers de l’ibuprofène sur le fœtus.

Malformations fœtales, avortement, hémorragies...

L’ibuprofène est un anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). La prise d’ibuprofène pendant la grossesse entraîne un risque de malformations, d'atteintes cardiaques ou rénales du fœtus. Elle expose aussi la femme enceinte à des risques d’avortements, mais aussi d'hémorragies ou de thromboses pendant l'accouchement. Le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) déclare quant à lui que “tous les AINS peuvent provoquer une toxicité fœtale et/ou néonatale cardio-vasculaire et/ou rénale, parfois irréversible, voire fatale, en particulier à partir du début du 6e mois de grossesse”. 

Le deuxième médicament le plus utilisé

Utilisé contre la douleur et la fièvre, l'ibuprofène est le deuxième médicament le plus utilisé après le paracétamol. Cet anti-inflammatoire est disponible facilement, sans ordonnance.

Mais les effets de ce médicament restent mal connus, selon une enquête de l’Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma) et de l’Institut Analgesian réalisée en 2021 auprès de 3 000 hommes et femmes ayant au moins 18 ans. La revue Prescrire détaille : “les résultats (...) ont montré une méconnaissance des risques liés à la prise d’ibuprofène pendant la grossesse.” 

Plus précisément, “sur les 3 000 personnes interrogées, une sur deux ne connaissait pas la dangerosité pour l’enfant à naître de la prise d’ibuprofène pendant la grossesse”. Parmi un échantillon de femmes âgées de 18 à 50 ans, 15% ont reconnu qu’elles pourraient prendre de l’ibuprofène sans prescription médicale. Et 10% ont confié avoir pris de l'ibuprofène en automédication durant leur grossesse.  

À lire aussi : L'excès d’ibuprofène perturbe-t-il le fonctionnement des testicules ?

Une présence parfois méconnue

Autre problématique : l’ibuprofène est parfois présent dans certains médicaments, sans que sa présence soit connue. La revue ajoute que “cela révèle le risque d’en prendre sans le savoir dans divers médicaments ayant un nom peu informatif sur le contenu.” 

De plus, “souvent, les notices des médicaments à base d’ibuprofène n’aident pas à informer correctement, ne signalant des risques qu’à partir du 6e mois de grossesse.” détaille-t-il.  

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