Pourquoi vous ne verrez plus ces publicités pour l'ibuprofène 400mg
À partir du 2 avril, la publicité pour l'ibuprofène 400 mg est interdite. La promotion de ces médicaments s’est en effet accompagnée d’une augmentation des effets indésirables graves. Explications.
Advil Caps, Nurofen, Spedifen antalgique à haute vitesse... Des spots publicitaires pour des anti-inflammatoires à base d’ibuprofène 400 mg ont été autorisés pendant des années. Et ces publicités ont laissé des traces.
Mais à compter de ce 2 avril, c’est fini. Toute publicité auprès du grand public pour le dosage à 400 mg est interdite sur décision de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le gendarme du médicament en France.
Plus de publicités, plus d'effets secondaires
Et pour cause : "Nous avons observé une augmentation des effets indésirables qui sont liés à la dose d'ibuprofène qui est consommée", alerte Philippe Vella, directeur médical de l'ANSM. "Ce sont essentiellement des effets gastro-intestinaux, avec des hémorragies gastro-intestinales, mais aussi des effets qui concernent le rein avec des insuffisances rénales. Cette augmentation du nombre d'effets indésirables est corrélée à l'augmentation des ventes d'ibuprofène 400 mg, elles-mêmes corrélées ou parallèles à l'augmentation du nombre de publicités qui ciblaient spécifiquement ces dosages, 400 mg", poursuit-il.
En 2022, 30 millions de boîtes d’ibuprofène 400 mg ont été vendues, contre 4 millions de boîtes au dosage de 200 mg.
Ne pas banaliser la prise de médicaments
"Il y a toute une démarche de pédagogie et de conseil du pharmacien pour aller guider le patient sur un dosage moins élevé" commente Nicolas Hincelin, pharmacien. "Peut-être une prise un peu plus fréquente aussi si besoin. En tout cas, ce sera plus adapté pour éviter ce risque d'effet indésirable lié à cette catégorie de médicaments qui n'est pas anodin", ajoute-t-il.
Même si la balance bénéfice-risque positive n’est pas remise en cause, les contre-indications pour l’ibuprofène sont nombreuses. Pour l’association Prescrire, la publicité banalise la prise de ces médicaments.
"Ça a une vocation de profit pour les firmes, de promotion des marques, mais en aucun cas ça ne contribue à la décision de soin éclairé donc en fait pour nous, la publicité pour les médicaments devrait être interdite", précise Séverine Carré-Pétraud, directrice éditoriale de la revue Prescrire.
En cas de fièvre ou de douleur, il est recommandé de commencer par prendre du paracétamol. Un conseil plutôt suivi, en 2022, année au cours de laquelle 600 millions de boîtes de paracétamol ont été vendues.