Premiers secours : apprenez les gestes d'urgence
Moins de 40% des Français sont formés aux gestes de premiers secours, un des taux les plus bas d’Europe. Reportage dans la ville des Sables-d'Olonne, qui s’est fixé l'objectif de former 100% de ses habitants en deux ans.
Elle est réputée pour ses courses à la voile autour du monde, sa plage et bientôt pour la plus grande communauté de sauveteurs de France. La ville des Sables-d’Olonne, en Vendée, s’est lancé le défi un peu fou de former tous ses habitants aux gestes qui sauvent.
Cela commence sous un chapiteau installé en centre-ville. Pendant 10 jours, tout le monde peut venir apprendre à sauver les victimes d’arrêts cardiaques.
Deux réflexes à intégrer
Car en cas d’arrêt cardiaque, il n'y a pas une seconde à perdre. Chaque minute qui passe représente 10 % de chances de survie en moins. L’idée n’est pas de transformer les habitants en secouristes professionnels, mais de leur transmettre les bases indispensables pour oser intervenir.
"Pour être le plus efficace possible, il faut avoir le moins de critères possibles… que les gens repartent avec deux réflexes, l’alerte précoce et les compressions thoraciques. Il faut que ce soit ancré dans leur cerveau", explique Patrick Gouron, formateur à la Fédération Française de Cardiologie.
"Contaminer positivement l'ensemble de la population"
Ils ont une heure montre en main pour intégrer des gestes parfois techniques. Il y a des seniors, mais aussi des salariés, des étudiants, des enfants… 4 000 personnes sont attendues sous ce chapiteau pour suivre ces formations gratuites. Mais l'ambition de la municipalité ne s’arrête pas là.
"Notre objectif est de former l'ensemble de la population dans les deux ans qui viennent. Ça va se prolonger et petit à petit, on arrivera à contaminer positivement l'ensemble de la population des Sables. Tous les Sablais deviendront des super sauveteurs et pourront sauver des vies demain, j’espère", confie Yannick Moreau, maire des Sables-d’Olonne (85).
Après le massage cardiaque, ces collégiens apprennent à utiliser un défibrillateur. Dans les prochains mois, des formations seront organisées dans toutes les écoles, les entreprises et les associations de la ville. C'est une expérimentation inédite qui pourrait servir de modèle à d’autres municipalités.
Trop de décès, faute de formation
"Cette initiative, pour moi en tant que médecin est forcément bonne et très incitative" confie le Dr Nicolas Brebion, médecin vasculaire. "On estime qu’en France, quand on fait un arrêt cardiaque, on a 5 à 7 % de chances de survie, ce qui est un chiffre relativement faible par rapport à nos voisins anglo-saxons et sans doute que ce différentiel est en partie lié à l'insuffisance de formation de nos citoyens",
Chaque année en France 50 000 personnes décèdent d’un arrêt cardiaque. Pourtant, dans 70 % des cas, l’accident a lieu en présence d’un témoin qui pourrait agir.... à condition d’être formé.