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Punaises de lit : “Des mesures trop faibles pour éradiquer le problème”

Le plan gouvernemental de lutte contre les punaises de lit ne fait pas l’unanimité chez les collectifs mobilisés sur le terrain. Pour le Dr Karim Khelfaoui, médecin généraliste à Marseille, “il n’y a pas de véritable plan d’éradication”.

Mathis Thomas
Rédigé le , mis à jour le
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Les choses bougent, mais ce n’est pas avec un numéro vert et un site Internet que les punaises de lit vont disparaître de Marseille.” Dans la ville phocéenne, où les nuisibles sont particulièrement présents, la publication d’un plan de lutte contre le fléau des punaises de lit, annoncé le 10 mars, fait grincer des dents.

En quelques années, les punaises de lit sont devenues un véritable fléau dans les habitations et commerces de la ville. Les symptômes d'une infestation de ces nuisibles se traduisent par des démangeaisons pendant la nuit, des traces de piqûres sur les jambes et les bras et un sommeil perturbé

Le Dr Karim Khelfaoui, médecin généraliste, est engagé dans la lutte contre les punaises de lit à Marseille. “Il faut se féliciter qu’il y ait un mouvement du gouvernement sur le sujet, même très faible”, se réjouit-il à demi-mot. “Des choses positives sont mises en place, comme la formation des soignants.

À lire aussi : Les chiens partent à l'assaut des punaises de lit

Un enjeu de santé publique

Pourtant, “la situation reste dans une impasse”, regrette-t-il. “On aide et conseille les personnes qui sont touchées, et puis quoi ? Rien n’est fait au niveau budgétaire pour aider les familles dans le besoin.” Car une intervention peut coûter cher. Entre 400 et 1500 euros, sachant qu’au minimum deux interventions sont nécessaires pour venir à bout des parasites.

Si le portefeuille reste le nerf de la guerre face aux punaises de lit, les collectifs sur le terrain regrettent que le gouvernement ne prenne pas la mesure sanitaire du problème. “Le cœur de notre demande reste la reconnaissance de l’invasion des punaises de lit comme une problématique de santé publique”, précise le Dr Khelfaoui.

Ne pas avoir honte

Le médecin tient également à préciser qu'il ne s'agit pas d'un problème d'hygiène domestique. "Il ne faut pas avoir honte de venir consulter un professionnel de santé pour des piqûres ou une suspicion d'invasion." L'association Droit au Logement rappelle que "les punaises de lit prolifèrent et peuvent infester des logements propres, comme des logements insalubres".

Personne n’est épargné. "Sans abris, mal logés, locataires HLM ou privé, logements collectifs, hôtels, maisons de retraite, écoles, hôpitaux". En 2018, 400 000 sites ont été infestés par les nuisibles en France, selon les derniers chiffres remontés par les professionnels de l'extermination des parasites. 

Marseille : l'enfer des punaises de lit  —  Le Magazine de la Santé - France 5

"Échec total" du gouvernement

La mise en place d’un service public géré par l'État est également nécessaire”, poursuit-il. “Pour le moment, la politique du gouvernement a été un échec total. Les ministères du Logement et de la Santé ont répondu à moins de 10% de nos demandes.

Les associations ne comptent pas pour autant atténuer leur combat. “Les actions qui ont été menées à Marseille ont fait des émules un peu partout en France”, se félicite Karim Khelfaoui. “Tant qu’il n’y a pas d’enveloppes et de mesures concrètes du gouvernement, nous continuerons à mettre la pression.” 

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