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Quand la méditation de pleine conscience est enseignée aux personnes en surpoids

La méditation de pleine conscience est de plus en plus pratiquée à l’hôpital. A Montpellier, elle est enseignée aux patients souffrant de surpoids et d’obésité. Reportage.

Marie Guyot
Rédigé le
Quand la méditation de pleine conscience est enseignée aux personnes en surpoids  —  Magazine de la Santé- France 5

"Prenez quelques instants pour être avec ce qui est là, pour vous dans cet instant..."

Vous n'êtes pas dans un dojo, mais bien à l’hôpital de Montpellier, dans le service nutrition diabète. Depuis 10 ans, Béatrix enseigne la méditation de pleine conscience à des patients ayant des problèmes de poids. Pourtant la séance tourne autour d’un aliment parfois considéré comme un ennemi. 

Pacifier la relation avec l'alimentation

"L’objectif de ce programme est vraiment de pacifier la relation avec l’alimentation. De montrer le pouvoir de l’attention. Le levier est qu’effectivement le plaisir participe à la satiété, plus on mange avec plaisir, parce qu’on a faim, plus vite aussi on s’arrête de manger parce qu’on n’a plus faim", explique Béatrix Toto, instructeur de méditation de pleine conscience.

Véronique a commencé à méditer il y a un an. A l’époque, elle souffrait d’obésité morbide et avait un rapport compulsif à la nourriture. 

"Avant je mangeais en un quart d’heure, j’avais pris tout mon repas tandis que là je prends le temps, je pose mes couverts entre chaque bouchée, je déguste. Depuis, ça va faire 1 an, j’ai pu maigrir de 20 kg en mangeant normalement et j’espère que ça va continuer", confie Véronique Bernad, 53 ans.

Manger en pleine conscience

"Moi je suis arrivée à l’alimentation en pleine conscience parce que j’avais des troubles du comportement alimentaire. Cela m’a permis de prendre conscience de cet aspect d’autodestruction et de punition où j’utilisais vraiment la nourriture pour me faire du mal d’une certaine manière. J’ai fait une chirurgie bariatrique, je suis persuadée que la chirurgie a fonctionné grâce au programme d’alimentation en pleine conscience", explique Eva Théron, 32 ans.

Un soignant du service participe à chaque séance. Aujourd’hui, il s’agit d’un médecin nutritionniste, ayant lui-même souffert d’obésité, il s’est initié à la méditation il y a 3 ans. 

"J’ai trois casquettes, je suis médecin nutritionniste, je suis patient et je suis aussi cuisinier et pâtissier. Quand on va dans un restaurant gastronomique, on mange en pleine conscience, on est attentif à tous les sens. Faire ce stage d’alimentation en pleine conscience m’a permis d’étendre cette façon de déguster l’ensemble de mes prises alimentaires. Je mange beaucoup moins qu’avant, j’ai déjà perdu une quarantaine de kg depuis le début de ma prise en charge. Ça a changé ma vie", commente le Dr Danielson Rakotoarivony, médecin nutritionniste.

8 séances hebdomadaires de 2h30 chacune

Ce programme "manger en pleine conscience" se compose de huit séances hebdomadaires, de 2h30 chacune. Le chef de service qui l’a mis en place a constaté son efficacité.

"Je crois qu’on ne peut changer que ce dont on a bien conscience. On aborde l’activité physique, la nutrition, les thérapeutiques médicamenteuses, avec la pleine conscience qui aide à une meilleure adhésion à chacune des autres thérapeutiques proposées. Beaucoup de personnes disent que c’est la première fois qu’on leur propose une prise en charge sans avoir l’impression de se contraindre à perdre du poids significativement. Plus c’est doux et progressif, plus on tient dans la durée", explique le Pr Antoine Avignon, chef de service nutrition diabète à hôpital Lapeyronie.

En France, de plus en plus d’établissements de santé proposent des séances de pleine conscience dans le cadre de la nutrition, mais aussi de la douleur, du sommeil ou encore des addictions

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