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Quand une visite chez le dentiste entraîne une hémorragie cérébrale

Moins de 30 minutes après son passage chez le dentiste, un patient a souffert d'une hémorragie cérébrale, probablement causée par... le stress de la consultation !

Mathis Thomas
Rédigé le
Les maladies cardiovasculaires regroupent toutes les pathologies qui touchent le coeur et le système sanguin  —  Allodocteurs - Newen Digital

Un cas clinique plutôt atypique. Un homme âgé d'une soixante d'années originaire d'Australie a récemment été contraint de se rendre aux urgences avec des nausées, des vertiges et des troubles de la vision causées par des saignements au niveau du cerveau. La raison de cette hémorragie ? Un passage chez le dentiste, quelques minutes plus tôt, nous apprend Live Science. On vous explique. 

À lire aussi : Comment reconnaître les symptômes d’un AVC et comment réagir ?

Vertiges, nausées et troubles de la vision

Le cas peu commun de ce sexagénaire a été partagé dans la revue médicale BMJ Case Reports. Dans leur article, les scientifiques australiens à l'origine de l'étude de cas reviennent sur les circonstances d'hospitalisation de leur patient. L'homme avait rendez-vous chez son dentiste pour procéder au retrait de deux dents. Moins d'une demi-heure après sa prise en charge, le sexagénaire commence à se sentir mal et est conduit aux urgences. 

Il décrit au personnel hospitalier ses symptômes : vertiges, nausées et vomissements, ainsi que des troubles de la vision. Il raconte percevoir l'environnement avec une inclinaison de 90° vers la gauche. Les médecins constatent bien une hypertension artérielle, des mouvements oculaires anormaux et une tendance à pencher sur la droite en marchant. Les signes d'une hémorragie intracérébrale. Un diagnostic que viennent confirmer des examens d'imagerie. 

Qu'est-ce qu'une hémorragie cérébrale ?

Une hémorragie cérébrale "est un saignement qui survient de façon brutale, par rupture d’un petit vaisseau, réalisant un hématome à l’intérieur même du cerveau", clarifie l'Hôpital Saint-Joseph, à Paris, sur son site. Ces saignements peuvent également être à l'origine d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) dits "hémorragiques", plus rares que les infarctus cérébraux, ou AVC ischémiques. 

"La cause principale des AVC hémorragiques est une tension artérielle élevée (hypertension artérielle ou HTA)", relève la plateforme de l'Assurance maladie Ameli.fr. D'autres facteurs peuvent aussi provoquer une hémorragie cérébrale, comme les malformations vasculaires cérébrales, les troubles de la coagulation, l’angiopathie amyloïde cérébrale, les tumeurs cérébrales, les thromboses veineuses cérébrales, ou l’alcoolisme, liste la Fondation pour la recherche sur les AVC. Le tabagisme, le cholestérol et l'âge sont également des facteurs de risque identifiés.

Une pathologie sous-jacente rare

Le patient australien présentait effectivement une tension artérielle élevée à son arrivée à l'hôpital. Les médecins font alors rapidement le lien avec le rendez-vous dentaire précédant l'apparition des symptômes. Selon eux, la poussée soudaine de tension artérielle du patient aurait été déclenchée par la douleur ou le stress de l'intervention dentaire. Bien que peu fréquents, des cas similaires ont déjà été rapportés dans la littérature scientifique. Dans ce genre de situations, l’hypertension artérielle agit alors comme un "détonateur" chez des personnes présentant déjà des fragilités vasculaires.

Six semaines avant son hémorragie cérébrale, le patient avait également consulté un spécialiste pour des signes avant-coureurs de la maladie de Parkinson. Les examens réalisés à cette occasion avaient montré une diminution du flux sanguin dans certaines parties de son cerveau. Des analyses génétiques effectuées après son AVC ont révélé une mutation associée au CADASIL, une maladie génétique rare qui épaissit les parois des vaisseaux sanguins et réduit leur capacité à transporter le sang jusqu’au cerveau. Cette pathologie, qui touche environ deux personnes sur 100 000, est connue pour favoriser les AVC, notamment hémorragiques. 

Après avoir reçu des soins d’urgence pour stopper l’hémorragie, le patient a été placé sous traitement antihypertenseur et sous aspirine, pour faciliter la circulation sanguine dans le futur. Trois mois après sa sortie de l'hôpital, sa vision et son équilibre s’étaient améliorés. 

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