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Que peut-on boire ou manger avant une anesthésie ?

Une opération chirurgicale se profile mais vous avez encore quelques craintes sur l’anesthésie qui vous attend ? Les éclairages de la Dre Zakia Machroub, cheffe de service de l’unité d'anesthésie de l’Hôpital Européen Georges Pompidou.

Mathis Thomas
Rédigé le , mis à jour le
Aujourd'hui, la majorité des anesthésies sont effectuées par voie intraveineuse plutôt que par un gaz anesthésique  —  Shutterstock

L’anesthésie est un passage obligé de bon nombre d’opérations chirurgicales. Mais de multiples interrogations planent souvent pour bien préparer cet acte, loin d’être anodin dans le parcours de soin. 

Quelles sont les différents types d’anesthésie possible ? Qu’est-il possible de manger ou de boire avant de se rendre au bloc ? La Docteure Zakia Machroub, anesthésiste-réanimatrice et cheffe de service de l’unité d’anesthésie et de chirurgie ambulatoire à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), à Paris, répond aux questions fréquemment posées pour aborder plus sereinement sa future anesthésie.

Comment se déroule une anesthésie ?

Nous avons tous l’image du patient anesthésié qui tombe dans les bras de Morphée, son masque à oxygène sur la bouche et le nez. La médecine évolue et on est désormais loin de cette image d’Épinal. "Aujourd’hui, on endort l’adulte ou l'enfant de plus de 8 ans par voie intraveineuse", indique le Dre Machroub. Pour une anesthésie locale, l'agent anesthésique n'est appliqué qu'un niveau de la zone à anesthésier. 

"En fonction de l’intervention et de la technique choisie, on utilise trois classes de médicaments à injecter", explique l’anesthésiste. "Pour une anesthésie générale, on va utiliser des médicaments hypnotiques pour favoriser l’endormissement, des médicaments morphiniques pour soulager la douleur et les curares, qui ont deux fonctions : faciliter l'accès aux voies aériennes des patients et relaxer les muscles, pour un meilleur rétablissement après l’opération" détaille-t-elle.

Peut-on prendre des médicaments avant une anesthésie ?

Le travail de l'anesthésiste commence bien avant la chirurgie, rappelle Zakia Machroub. "Les complications graves liées à l'anesthésie sont aujourd'hui rares, mais existent tout de même." Le principal danger pour la santé du patient "reste l'allergie aux produits utilisés. Le rôle de l'anesthésiste est d'évaluer ces risques en fonction de la chirurgie, et de garantir la sécurité du patient avant, pendant voire après la chirurgie, ainsi que le confort du chirurgien au cours de l'opération.

C'est pourquoi, si l'opération n'est pas réalisée en urgence, une ou plusieurs consultations pré-anesthésiques sont organisées en amont de l'opération. Durant ces rendez-vous, le médecin anesthésiste interroge le patient sur ses antécédents médicaux et l'informe du déroulé de l'intervention. "Il ne faut pas hésiter à parler à l'anesthésiste de sa consommation de tabac ou d'alcool, mais également de ses précédentes anesthésies ou de son traitement médical, afin de permettre à l'anesthésiste d'adapter au mieux l'opération et de prévenir toutes complications.

Pensez à poser des questions autour de vos traitements médicaux habituels au spécialiste, qui saura vous indiquer si vous pouvez les prendre le jour de votre anesthésie.

À lire aussi : Anesthésie générale : mieux comprendre pour ne pas en avoir peur

Quelles différences entre anesthésie locale et locorégionale ?

Il n’existe pas seulement deux sortes d’anesthésie - générale ou locale. "Les techniques d’anesthésie locale peuvent être couplées à celle d’anesthésie générale pour endormir une partie du corps spécifique, comme la jambe ou le bras, sans que le patient ne subisse une perte de conscience : c’est ce qu’on appelle l’anesthésie locorégionale", explique le Dre Machroub. 

L’anesthésie locorégionale est notamment utilisée dans une "démarche de réhabilitation accélérée après la chirurgie", indique l’anesthésiste. En règle générale, le patient se rétablit plus rapidement après une anesthésie locorégionale qu’après s’être totalement endormi suite à une anesthésie générale. Les douleurs post-opératoires sont également moins importantes.

Dans quel cas faut-il jeûner ?

Concernant le jeûne à respecter avant l'opération, "les règles sont claires" selon Zakia Machroub. "Pour les anesthésies générales, il faut stopper l'ingestion d'aliments solides au moins six heures avant de se présenter à l'hôpital", rappelle la spécialiste. Le jeûne est également nécessaire pour les anesthésies locorégionales, dans le cas où l'opération ne se passe pas comme prévue, et qu'une anesthésie générale soit nécessaire. 

Quid des liquides ? "Les patients peuvent continuer à boire jusqu'à deux heures avant l'opération", précise le Dre Machroub. "Mais attention, uniquement des boissons claires comme de l'eau plate, du café ou du thé sucré. Les jus de fruits avec de la pulpe sont à proscrire, tout comme l'alcool." Dans le cas d'une anesthésie locale, le jeûne n'est pas indispensable.

Pour ces conditions pré-opératoires, l'anesthésiste ne fait pas de discriminations. "Les règles sont les mêmes, quels que soient l'âge, la taille, le sexe ou la morphologie du patient." Seule sera modifiée la quantité de produit injecté, qui ne sera pas la même entre un adulte bien charpenté et un jeune enfant. 

Coloscopie : de l'hypnose pour éviter l'anesthésie générale  —  Le Magazine de la Santé

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