Quels outils pour lutter contre les violences faites aux femmes ?

Les femmes sont les premières à souffrir des violences sexuelles, quatre victimes sur cinq étant des femmes. Au sein du couple, ce chiffre est de 82%.

Chaque année en France, d'après le ministère de l'Intérieur, plus de 200 000 femmes âgées de 18 à 75 ans  sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint. Sept fois sur 10, ces agressions sont répétées. En 2022, 122 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire et 82% des morts au sein du couple sont des femmes.   

Plus de 94.000 viols ou tentatives de viol ont lieu chaque année. Et fait souvent méconnu, 80% des femmes en situation de handicap souffrent ou ont souffert de violences.

Des outils de plus en plus variés

Ces chiffres qui parlent d'eux-mêmes ont fait émerger des outils spécifiques.   

· Le violentomètre   

Le violentomètre est un outil qui aide à analyser sa relation et à vérifier si elle est fondée sur le consentement et dénuée de violence. Elle prend la forme d'une règle constituée de trois parties : verte ("Profite, ta relation est saine"), orange ("Vigilance, dis stop, il y a des violences quand il se moque de toi, te manipule, etc.) et verte ("Protège-toi, demande de l'aide, tu es en danger").

· Un sms au 114 ou un tchat sur internet   

Mis en place au moment du confinement du printemps 2020 pour signaler les violences familiales, ce numéro est destiné à toutes celles qui ne peuvent pas parler librement. En envoyant un sms au 114, elles signalent aux forces de l'ordre la nécessité d'intervenir. Bien sûr, vous pouvez également joindre la police en composant le 17.        

Autre possibilité pour les femmes qui ont accès à internet, une messagerie instantanée met en lien avec un gendarme ou un policier.     

· Le 3919 pour un numéro d'écoute et d'orientation   

Avec le 3919, numéro de Violence Femme Info, vous bénéficiez d'une écoute bienveillante, d'informations concrètes et d'orientation vers les dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. 

Gratuit et anonyme, il est accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.   

· Le site arretonslesviolences.gouv.fr    

Ce site recense les numéros d'aide et les associations susceptibles de vous aider, qu'elles soient nationales ou situées près de chez vous. Il informe également sur les différentes types de violences afin de faciliter leur reconnaissance et les ressources à disposition des victimes.    

De plus, il facilite le signalement de violences conjugales, sexuelles ou sexistes. Ce site se destine aussi aux témoins afin qu'ils apprennent à mieux réagir et aux professionnels de santé pour les aider au dépistage et au signalement si nécessaire. 

· La plate-forme de Gynécologues sans frontière

L'association Gynécologie sans frontières alerte ce 8 mars en publiant une tribune signée par de nombreux soignants. Comme la prise en charge des femmes qui subissent des violences est fondamentale, elle lance la plateforme Violences santé femmes, fournissant des réponses pertinentes à tout professionnel de santé engagé.

Ses outils comporte des tutoriels, des conduites à tenir ou encore un annuaire géolocalisé. Elle met également les soignants en réseau pour prendre en charge les femmes de la façon la plus qualitative possible.

Des outils qui pallient une société dysfonctionelle

Ces outils sont indispensables mais ils ne font que pallier les dysfonctionnements de la société, auxquels il faut s'attaquer en profondeur.

En janvier 2023, le Haut conseil à l'égalité (HCE) alertait sur la persistance du sexisme en France et l'aggravation des violences sexistes et sexuelles, notamment chez les jeunes générations. Tant que le sexisme ordinaire perdurera, il fera le lit des violences faites aux femmes.