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Quels sont les liens entre la pollution et le cancer du sein ?

De nombreuses études montrent l’impact de la pollution de l’air sur la santé. En France, le nombre de décès prématurés est évalué à près de 100.000 personnes, ce qui représenterait 17% des morts recensés en 2018.

Delphine Renault
Rédigé le , mis à jour le

Si beaucoup de données portent sur le cancer du poumon, de plus en plus d’équipes s’intéressent à l’impact de la pollution dans le cancer du sein et la manière dont il est possible de le prévenir. A Lyon, le centre de lutte contre le cancer Léon Bérard, consacre son travail entre recherches et actions de prévention.

Vous entendez souvent dire que l’air de la campagne, pur et frais serait bon pour la santé et que les polluants atmosphériques y seraient moins présents. Thomas Coudon, chercheur, tente de répondre à cette question. Il étudie les liens entre la pollution atmosphérique et le cancer du sein. 

Cancer et environnement : une réalité

"En 2014, une étude a pu montrer qu’il y a une différence de risque de cancer entre les femmes qui étaient nées en milieu rural et celles nées en milieu urbain. Cela témoigne que l’environnement urbain augmenterait le risque de cancer. On ne sait pas exactement quoi dans ce milieu urbain, si c’est la pollution, si c’est l’alimentation qui est différente... Cela nous a poussé à faire plus d’études sur cette pollution de l’air" commente Thomas Coudon. 

Pour en savoir plus, l’équipe a suivi 10 000 femmes sur l’ensemble du territoire entre 1990 et 2010. 
Les participantes étaient réparties en 2 groupes, la moitié souffrant d’un cancer du sein et l’autre non. 

Pendant 20 ans, les chercheurs ont étudié leur exposition à 8 polluants issus des activités industrielles, de la circulation automobile et du chauffage domestique. 

Plusieurs périodes d'exposition

Pour deux polluants BAP et PCB, il a été observé une augmentation du risque de cancer du sein pour les femmes les plus exposées sur 20 ans en moyenne. Cette augmentation est de l’ordre de 10 %.

Les femmes vivant en milieu urbain, donc plus exposées aux polluants, seraient plus à risque de développer un cancer du sein. Une autre découverte de l’équipe montre qu'être exposé à certains moments de la vie ferait passer ce risque à 20 %. 

"On sait qu’il y a des moments clés dans l’exposition spécifiquement pour le cancer du sein qui est un cancer hormonaux-dépendant. On sait qu’il y a des fenêtres de sensibilité notamment durant la ménopause, durant la phase de transition, au début et à la fin de la ménopause, durant la grossesse, durant la puberté. Ce sont des bouleversements de changements hormonaux pour lesquels il y a une sur-sensibilité à ces expositions, renchérit Thomas Coudon.

L'importance de l'activité physique

Depuis 2010, la pollution de l’air a diminué, mais les expositions passées entraînent toujours de nombreux cancers.

Un des moyens de lutter contre leur survenue est l’exercice physique, les équipes du centre Léon Bérard développent des programmes sportifs. 

"L’activité physique va avoir des bénéfices sur la santé. Les niveaux de preuve scientifiques sont démontrés pour avoir une réduction entre 20 et 25 % du risque d’apparition du cancer du sein et du côlon, c’est donc non négligeable. Dans la dose qu’on va recommander ça va être au moins 150 minutes d’activité physique par semaine qui vont solliciter tous les muscles du corps du haut jusqu’en bas", confie Rodolphe Mongondry enseignant APA.

Pour les chercheurs, en dehors des pics de pollution, la pratique du sport reste bénéfique pour la santé à la campagne ou en ville.

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