Qu'est-ce que la crampe de l’écrivain ?
Il n’est pas nécessaire de porter des charges lourdes pour développer des troubles musculo-squelettiques. Un simple stylo peut causer bien des soucis.
La crampe de l’écrivain est un trouble purement physique qui perturbe l’écriture, et qui n'a rien à voir avec l’angoisse de la page blanche. Les doigts se crispent sur le stylo, certains s’élèvent au lieu de le tenir. Le poignet fléchit ou s’étend, le coude s’écarte.
Une contraction musculaire involontaire
La crampe de l’écrivain n’est pas propre aux grands noms de la littérature. Elle concerne plutôt les forçats de l’écriture, ceux qui noircissent des pages, avachis dans de mauvaises postures. Au Moyen-âge par exemple, des moines copistes ont pu en souffrir, tout comme les écrivains publics au 19e siècle.
C’est d’ailleurs en 1888 que le neurologue anglais, William Richard Gowers, décrit ce trouble comme une pathologie et le nomme "crampe de l’écrivain". Ça ne fait pas mal comme une crampe, il s’agit plutôt d’une contraction musculaire involontaire, une sorte de "dystonie".
La toxine botulique pour détendre les muscles
Pour rendre l’écriture des travailleurs plus confortable, d’illustres médecins du 19e siècle, comme le chirurgien Alfred Velpeau et le neurologue Duchenne de Boulogne mettent au point d’ingénieux porte-plumes ergonomiques pour soulager les doigts des malheureux scribes.
Aujourd’hui, pour traiter la crampe de l’écrivain, les patients ont recourt parfois aux injections de toxine botulique pour relâcher les muscles et rééduquer le geste d’écriture.