Qu'est-ce que la leishmaniose, qui pourrait se propager en France ?
La leishmaniose, maladie parasitaire pouvant être mortelle, est présente dans plusieurs régions françaises.
Déjà présente dans les Cévennes, la Côte d’Azur, la Corse, la Provence, et les Pyrénées Orientales, la leishmaniose inquiète les autorités. Il s'agit d'une maladie parasitaire entraînant des affections cutanées ou viscérales pouvant entraîner la mort si elles ne sont pas traitées.
L'Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté lance ainsi une étude sur le phlébotome, petit insecte pouvant transmettre le parasite responsable de la maladie, pour détecter son éventuelle présence dans la région.
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Quels sont les symptômes ?
Il existe trois formes de leishmaniose. La leishmaniose cutanée, la plus souvent bénigne mais la plus fréquente, "se caractérise par des lésions ulcérées ou ulcéro-croûteuses, parfois très nombreuses. Ces lésions sont localisées sur les parties découvertes du corps, et qui guérissent en général spontanément en laissant des cicatrices", explique l'Institut Pasteur.
Selon l’espèce de parasite infectante, "la leishmaniose cutanée peut évoluer vers une forme cutanéomuqueuse ou cutanée diffuse", qui constitue la deuxième forme. "Cette forme de leishmaniose est caractérisée par une destruction de muqueuse comme celles de la bouche, du nez et de la gorge".
La troisième forme, la leishmaniose viscérale, est la forme la plus grave. Elle se manifeste par une fièvre, une anémie, un amaigrissement, un gonflement du foie et de la rate et des ganglions lymphatiques. Elle est mortelle en l’absence de traitement, précise l'Institut Pasteur.
Comment se transmet la maladie ?
Les leishmanies, parasites responsables des leishmanioses, sont transmises à l’être humain lorsqu’un phlébotome femelle, contaminé, le pique pour se nourrir de sang.
En effet, les parasites ont besoin de sang pour produire des oeufs. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 70 espèces animales, dont l’être humain, peuvent être des réservoirs naturels des leishmanies.
"Les cellules qui les hébergent peuvent ensuite se localiser dans différents tissus ou organes et, en fonction de facteurs propres à l’hôte et à l’espèce de leishmanie, provoquer ainsi les différents symptômes propres à la maladie", explique l'Institut Pasteur.
Un million de cas par an dans le monde
L'OMS recense entre 700 000 et 1 million de nouveaux cas de leishmaniose chaque année dans le monde. "La maladie touche les populations les plus précaires. La malnutrition, l’insalubrité et les déplacements des populations sont les principaux facteurs de risque", selon l'Institut Pasteur.
La maladie est notamment très présente autour de la Méditerranée orientale, qui concentre 80 % des cas de leishmaniose cutanée signalés dans le monde.
L'OMS considère par ailleurs que "la leishmaniose cutanée et la leishmaniose viscérale sont endémiques" en Europe. "Les cas importés sont nombreux, principalement en provenance d’Afrique et des Amériques", conclut l'organisation.