Qu’est-ce que l’adénomyose, l' "endométriose interne" ?
Fréquente mais souvent confondue avec l’endométriose, l’adénomyose peut provoquer des saignements menstruels abondants et importants et de fortes douleurs pelviennes, principalement pendant les règles.
Règles longues et abondantes, douleurs liées au cycle... Ces symptômes sont ceux que connaissent les femmes souffrant d'endométriose. Mais ce n'est pas la seule maladie chronique liée à l'utérus qui peut perturber les cycles menstruels. Une autre pathologie fréquente de l'utérus touche entre 10 et 20 % des femmes et est régulièrement confondue avec l'endométriose : l'adénomyose.
Quelle est la différence entre endométriose et adénomyose ?
Aussi appelée endométriose interne, l'adénomyose apparaît lorsque des cellules de l'endomètre, la muqueuse intérieure de l'utérus, se déplacent jusque dans le muscle de la paroi utérine. Au contraire, dans le cas de l'endométriose, les cellules de la muqueuse se développent strictement en dehors de l'utérus. Il est donc facile de confondre endométriose et adénomyose. Mais les deux maladies ne sont pas forcément associées. Une femme peut avoir de l'endométriose sans adénomyose et vice-versa.
L'adénomyose est "une pathologie fréquente et bénigne au sens médical du terme, c’est à dire qu’elle n’impacte pas le pronostic vital", indique l'association française de lutte contre l'endométriose Endofrance. Elle survient généralement chez les femmes réglées vers 35-40 ans, mais peut également apparaître à un plus jeune âge. "Néanmoins, certaines formes d’adénomyose peuvent être extrêmement douloureuses et invalidantes au quotidien", poursuit Endofrance.
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Quels sont les symptômes de l'adénomyose ?
Comme pour l'endométriose, l'adénomyose peut provoquer des ménorragies, c'est-à-dire des règles très longues (plus de sept jours) et abondantes, ainsi que des douleurs liées aux règles, appelées dysménorrhées. Cependant, la plupart des femmes atteintes d'adénomyose présentent simplement des symptômes minimes voire aucun symptôme.
Comme pour l'endométriose, l'adénomyose est souvent associée à une infertilité plus fréquente. "Si elle est importante, cette anomalie de l’endomètre entraînerait une réaction inflammatoire qui pourrait empêcher l’implantation de l’embryon", précise Endofrance. "Le risque de fausse couche chez la femme porteuse d’une adénomyose serait multiplié par 2."
Quelles sont les causes de l'adénomyose ?
En règle générale, le profil type de la patiente atteinte d'adénomyose est celui d'une femme de plus de 40 ans, qui a eu plusieurs enfants et qui a un endomètre très développé. Elle est donc à la fois à risque de développer une endométriose et une adénomyose.
La maladie est détectée grâce à une échographie pelvienne ou une IRM pelvienne. "L’échographie doit être faite en deuxième partie du cycle", indique l'association française de lutte contre l'endométriose. "Elle permettra de voir si l’utérus est augmenté de taille, avec des parois asymétriques, un myomètre (la couche musculeuse interne de l’utérus) enflammé, épaissi."
Comment traiter l'adénomyose ?
Tout comme l'endométriose, il est difficile de prévenir l'adénomyose. Il est cependant possible de prendre en charge les symptômes, et non la maladie. "Le principe du traitement est, comme pour l’endométriose, le blocage de l’ovulation et la suppression des règles", signale l'Institut Franco Européen Multidisciplinaire d'Endométriose (IFEM Endo). Néanmoins, "les résultats du traitement médical sont très variables, avec des saignements et des douleurs persistant malgré un traitement bien conduit."
Le traitement chirurgical n'intervient qu'en dernier recours, et en cas de douleurs importantes. "La chirurgie la plus efficace en cas d’adénomyose reste l’hystérectomie, avec une disparition des hémorragies et une bonne amélioration des douleurs", poursuit l'IFEM Endo. "Elle est bien sûr réservée aux patientes ne souhaitant plus de grossesse, et après échec des traitements médicamenteux."