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Qu'est-ce que l'amblyopie, ou "syndrome de l'oeil paresseux" ?

L'amblyopie touche environ 5 % de la population, souvent sans même que les personnes concernées ne s'en rendent compte. On vous explique de quoi il s'agit.

Rym Ben Ameur
Rédigé le
Qu'est-ce qu'un "oeil paresseux" ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Un handicap... vraiment invisible. L'amblyopie unilatérale, aussi surnommé "syndrome de l'oeil paresseux", correspond à une absence de développement normal de la vision dans un œil. La vue de cet œil est alors extrêmement mauvaise, voire presque nulle dans les cas les plus graves. 

Cette pathologie des yeux, qui toucherait environ 5 % de la population, se développe généralement lors de la petite enfance. Pourtant, l'amblyopie est souvent découverte très tardivement à l’âge adulte, parfois même après 40 ans, lors des premiers contrôles de routine de la vue. Toute la vie, l'autre œil aura compensé pour assurer une vision correcte. Dans la très grande majorité des cas, un seul œil est touché. Mais il existe de très rares cas d’amblyopies bilatérales, où les deux yeux sont concernés.

Quelles sont les causes de l'amblyopie ?

L'amblyopie n'est pas, à proprement parler, un trouble de la vue, mais plutôt un problème de développement des aires visuelles du cerveau. Jusqu'à six ans, le cerveau va utiliser les images qui lui sont fournies par l’œil pour développer sa capacité à voir des objets précis. Avant six ans, l’acuité visuelle n’est pas parfaite, et c’est en stimulant le cerveau avec ces images précises que la capacité à bien voir se met en place, jusqu'à atteindre progressivement 10/10.

Mais si l’image est de mauvaise qualité, parce qu’un défaut de l’œil n’est pas corrigé par exemple, la zone cérébrale responsable de la bonne vision ne sera jamais pleinement fonctionnelle et l'acuité visuelle restera limitée à vie. Souvent, l'enfant n'a même pas conscience qu'il ne voit pas correctement et ne va donc pas forcément se plaindre. D'autant que l'autre œil va compenser cette perte d'acuité. 

L'amblyopie peut alors aller d’une dégradation légère de la vision à une perte quasi-totale pour l’œil amblyope. Certains signes peuvent toutefois alerter, comme un enfant qui se frotte souvent un œil, qui cligne anormalement d'un œil ou qui présente un strabisme. Mais en l’absence de dépistage, ces signaux passent facilement inaperçus.

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Comment corriger une amblyopie ?

Comme l'explique le Docteur Pierre-Raphaël Rothschild, chirurgien ophtalmologue, le principal enjeu pour corriger l'amblyopie reste le dépistage. Si le diagnostic est posé assez tôt, avant six ans, l'ophtalmologue peut proposer des solutions qui donnent de bons résultats. Il peut par exemple prescrire des lunettes adaptées ou l'utilisation d’un cache sur l'œil fonctionnel pour forcer l’autre à développer une vision correcte. Le cache doit être utilisé à différents moments de la journée, pendant environ un an, pour être vraiment efficace.

Plus le diagnostic est précoce, meilleures sont les chances de retrouver une acuité visuelle satisfaisante. À l'inverse, si le dépistage n'est pas fait à temps, l'amblyopie est alors irréversible. Aucune opération ou aucun dispositif ne permet pour l'instant d'inverser une amblyopie bien installée. Les spécialistes de la vue insistent donc sur l'importance d'un rendez-vous ophtalmologique avant l'entrée en CP afin de repérer au plus vite une potentielle amblyopie.

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