Qu’est-ce que l’éjaculation retardée ?

C’est un trouble sexuel rare, qui concerne moins de 3% des hommes. L'éjaculation retardée peut s'accompagner d'autres troubles sexuels et perturber la sexualité. 

Quels sont les symptômes de l’éjaculation retardée ?

L’éjaculation retardée correspond à une difficulté à éjaculer dans un délai satisfaisant.
Elle met du temps à arriver, malgré des stimulations sexuelles et une érection suffisantes.

Résultat, l’activité sexuelle devient lassante et ennuyeuse. D’autres troubles sexuels peuvent accompagner ce trouble de l’éjaculation. Une dysfonction érectile, s'expliquant par une anxiété de performance peut en découler, avec la crainte de ne pas réussir à éjaculer et/ou à garder son érection suffisamment longtemps.

Un orgasme retardé, voire une authentique anorgasmie - une impossibilité à atteindre l’orgasme - accompagne parfois l'éjaculation retardée.

Du côté du ou de la partenaire, la situation n'est pas toujours simple à vivre non plus. Certaines personnes peuvent tout à fait s'adapter à la situation. Mais d'autres auront l’impression de susciter moins d'excitation et de moins "satisfaire" la personne qui souffre d'éjaculation retardée.

La difficulté à vivre ce trouble peut aussi venir du fait que les rapports beaucoup plus longs peuvent être plus lassants et irritants pour les muqueuses pénétrées. La sexualité peut donc se réduire ou se dégrader en l'absence de prise en charge.

Qu’est-ce qu’une anéjaculation ?

L’anéjaculation est la variante maximale de l’éjaculation retardée : l’émission de sperme ne survient jamais. Ce qui est compliqué à vivre pour l’homme, qui peut se sentir frustré et avoir encore plus tendance à prolonger le rapport.

L’émission de sperme garde une valeur symbolique, à la fois pour l’homme et pour certain·es partenaires : l’anéjaculation peut être profondément perturbante, avec une remise en question du sentiment de virilité.

Les mêmes troubles sexuels peuvent accompagner l’anéjaculation que l'éjaculation retardée. Mais l’orgasme peut être conservé, même sans éjaculation puisque les deux mécanismes sont indépendants : c’est ce que l’on appelle l'orgasme sec. 

À savoir : lorsque l’orgasme est systématique et l’éjaculation toujours absente, il peut être lié à une éjaculation rétrograde, qui se fait alors à l’intérieur du corps. 

Ejaculation retardée primaire ou secondaire, quelle différence ?

On parle d’éjaculation retardée primaire lorsque celle-ci existe depuis le début de la vie sexuelle. Elle est dite secondaire quand elle est être apparue secondairement, après une période où l’éjaculation survenait dans un laps de temps satisfaisant.

Pour les sexologues, il est aussi important de connaître les circonstances dans lesquelles le trouble survient. L’éjaculation retardée est parfois globale, en survenant dans toutes les circonstances, de la masturbation à la pénétration vaginale, avec toutes les partenaires. Ou elle varie suivant les circonstances : elle est retardée avec un·e partenaire donné·e uniquement, ou lors de la pénétration exclusivement. 

Comment expliquer une éjaculation retardée ?

Les causes d’éjaculation tardive sont variées : comportementales, psychologiques, organiques (d’ordre physique), médicamenteuses, etc. Une précision : l'âge allonge le délai pour éjaculer, mais ce n'est pas pathologique.

• Les médicaments sont des coupables tout trouvés, et notamment certains antidépresseurs, les psychotropes, les anti-hypertenseurs ou encore les anti-cholinergiques.
• Une stimulation du pénis inadaptée : l’homme peut avoir pris l’habitude d’éjaculer en se masturbant d’une façon très précise ou dans des conditions particulières, devant des images pornographiques par exemple. La stimulation par le ou la partenaire lors des rapports sort de ses habitudes.
• L’habitude de retarder son éjaculation pour prolonger le rapport ou la pratique du "stop and go", technique pour lutter contre l’éjaculation prématurée, peut aboutir à un trouble de l’éjaculation.
• Des raisons sexuelles peuvent aussi être en cause. Un désir et une excitation insuffisants ne permettent pas d’atteindre vite l’éjaculation. Un manque de lâcher-prise peut entraîner la retenue de l’éjaculation, tout comme un trouble de l'érection.
• Des causes psychologiques sont habituelles, avec des conflits inconscients ou le fait de se centrer exclusivement sur le plaisir de l’autre et non le sien. 
• Certaines maladies provoquent une éjaculation tardive, notamment les maladies neurologiques (sclérose en plaques, traumatisme médullaire), le diabète ou les maladies hormonales (hypothyroïdie).

Comment soigner l’éjaculation retardée ?

La prise en charge de l'éjaculation retardée dépend évidemment de la cause, dont le diagnostic nécessite un examen, des tests neurologiques ou hormonaux.

Une adaptation des doses de médicaments par exemple, est effectuée si un médicament est soupçonné d'être à l'origine de ce trouble.
L’apprentissage de la relaxation ou de l’hypnose est indispensable pour lâcher prise, en complément d’une thérapie pour comprendre et mieux gérer cette difficulté.
Si besoin, un traitement de la dysfonction érectile peut être mis en place.

En fonction de la cause comportementale, une adaptation du comportement est réalisée progressivement auprès d’un sexologue. Il peut s’agir d’une psychothérapie avec rééducation de l’obtention de l’éjaculation ou l’apprentissage d’une meilleure gestion de l’excitation tout au long du rapport.