Meurtre de Lola : à quoi sert la cellule psychologique ?

L'expression "cellule psychologique" est régulièrement utilisée par les médias lors d'un évènement marquant ou traumatisant. C'est le cas pour les camarades et voisins de Lola, adolescente de 12 ans assassinée dans le 19e arrondissement de Paris le 14 octobre 2022. Cette cellule sert en effet à prendre en charge les victimes d'évènement traumatisants. 

Chaque département dispose d'une celle médico-psychologique, plus connue du grand public sous le nom de cellule psychologique. Ce dispositif créé en 1995 prend en charge les chocs psychiques, qui surviennent après un drame, un attentat ou une catastrophe.   

Ces évènements, qualifiés de psycho-traumatisants par les psychiatres, ont des conséquences psychologiques graves, à court terme et/ou à long terme, comme un syndrome de stress post-traumatique.
Par conséquent, les victimes de ces évènements nécessitent une prise en charge spécifique et, au même titre que les blessures physiques, des soins d'urgence.      

Quels sont les professionnels qui interviennent ?

Une cellule médico-psychologique (CMP) est composée de psychiatres, de psychologues et d'infirmiers. Ils ont été au préalable formés et interviennent régulièrement avec les unités d'aide d'urgence comme le SAMU.   

Les victimes peuvent faire appel à une CMP en appelant le 15 ou le 112. Les associations sont également d'une grande aide pour trouver l'aide adéquate. 

Il est aussi possible de consulter un professionnel de santé mentale ou un spécialiste des traumatismes, dans les consultations spécialisées hospitalières de psychotraumatisme ou de victimologie. 

En quoi consiste la prise en charge de la cellule psychologique ?

L'intervention de la cellule est indispensable durant les 24 premières heures suivant l'évènement traumatisant. Cette prise en charge immédiate a pour but de prendre en charge les conséquences à court terme d'un traumatisme mais aussi d'éviter le développement d'un syndrome de stress post-traumatique, aux conséquences parfois dévastatrices.   

Angoisses, sentiment d'insécurité, malaise ou encore irritabilité, difficultés à s'endormir, réveils nocturnes, voire dépression sont des troubles fréquents dans les semaines et mois suivant un évènement traumatisant. Il n'est pas rare de revivre le traumatisme, de revoir des images ou d'entendre des sons. Ce qui a des répercussions parfois énormes sur la vie personnelle et professionnelle... 

L'écoute empathique des professionnels est essentielle pour aider le patient à avoir de nouveaux repères dans son monde qui a volé en éclat.

A partir du 30e jour suivant le traumatisme, on parle de syndrome de stress post-traumatique, un trouble qui signe la chronicité des symptômes. La prise en charge consiste alors en une psychothérapie et un antidépresseur. La thérapie EMDR est également recommandé.