Rage de dents, reflux, mal de tête... quels médicaments pour calmer la douleur ?
De nombreux médicaments antidouleurs sont disponibles sans ordonnance en pharmacie. Mais quels sont ceux qui calment vraiment les différentes douleurs ? Comment bien les utiliser sans risque ? On vous répond.
Huit français sur 10 ont recours à l’automédication en se rendant notamment chez le pharmacien pour acheter des médicaments antidouleurs. Certains de ses médicaments sans ordonnances sont efficaces, d’autres beaucoup moins, avec parfois des effets secondaires graves.
Homme ou femme, pas les mêmes effets
Et c’est moins connu mais il existe aussi des effets secondaires en fonction du sexe. Les femmes subissent en effet des effets indésirables des médicaments presque deux fois plus souvent que les hommes. Des chercheurs américains ont montré que dans 90 % des cas, les effets secondaires étaient plus graves chez les femmes.
Ils ont même dressé une liste de 86 médicaments, principalement des antidouleurs, dont l’action variait en fonction du sexe. Il faut donc être vigilant et réduire la posologie de certains médicaments chez les femmes.
Quel médicament pour calmer une rage de dent ?
Mais contre la douleur, quels sont les médicaments sans ordonnance vraiment efficaces ? Commençons par quelque chose d’insupportable : la douleur dentaire. Au stade initial d’une carie, c’est l’émail qui va être atteinte et cela ne donne pas de douleur. La douleur survient lorsque la pulpe de la dent est touchée avec la fameuse rage de dent.
Contre la rage de dents, il y a un remède bien connu de nos grands-mères : le clou de girofle. Mais est-ce que ce remède marche vraiment ? "Hélas, le clou de girofle en lui-même ne fonctionne pas", répond Sophie Coisne, rédactrice en chef adjointe des hors-séries de 60 Millions de consommateurs, qui sort ce 20 avril un numéro spécial consacré aux traitements de la douleur. Mais "ce qui fonctionne, c'est l'huile essentielle de clou de girofle, qu'on trouve facilement en pharmacie", précise-t-elle.
Attention à bien l'utiliser : "il ne faut pas la mettre directement pure sur la dent mais la diluer à 10% (1 goutte d'huile essentielle pour 10 gouttes d'huile d'olive par exemple). Badigeonnez la dent et la gencive : ça va calmer la douleur, mais ça ne vous dispensera pas d'aller chez le dentiste."
Contre le reflux, alginate ou Polysilane
Autre symptôme très fréquent et désagréable : le reflux gastro-œsophagien. Il s’agit tout simplement du contenu de l’estomac, qui produit de l’acidité, qui remonte le long de l’œsophage et donne ces douleurs et brulures assez désagréable.
Contre les reflux, il existe de nombreux médicaments anti-acides sans ordonnances, mais il y a des bons et moins bons élèves. Parmi les bons élèves, Sophie Coisne compte l'alginate, du bicarbonate de sodium. "Son avantage est qu'il est efficace et peu cher. Attention toutefois si vous souffrez d'hypertension car il contient des doses de sodium qu'il faut compter dans son régime alimentaire", prévient-elle.
Le gel de Polysilane est également efficace car il tapisse les voies digestives. Il peut aussi être utilisé chez les bébés et les jeunes enfants.
Paracétamol : pas plus de 3g par jour
Que penser du médicament le plus vendu dans notre pays, le paracétamol ? On estime qu’en France 14 boites de paracétamol sont vendus chaque seconde . C’est l’antidouleur de premier choix mais il faut garder en tête quelques précautions : 1g toutes les 4 à 6h pour un adulte, sans jamais dépasser 3g par jour. Au-delà de ce dosage, il comprend en effet une toxicité pour le foie.
Attention aussi au paracétamol caché : le surdosage accidentel par prise conjointe de médicaments n’est pas rare. Plus de 200 médicaments contiennent en effet du paracétamol, souvent associé à d’autres substances actives.
Les anti-inflammatoires sont également en libre accès pour soulager par exemple une migraine. On les connait sous le nom d’ibuprofène, Nurofen ou encore Advil. Mais attention à ne pas les prendre en première intention et privilégiez d'abord la prise de paracétamol. En effet, "ces médicaments comportent de nombreuses contre-indications et des effets secondaires non négligeables comme la gastrite, l'ulcère de l'estomac, voire une hémorragie digestive avec un seul comprimé chez certains patients", précise Sophie Coisne.
Chez les enfants, pensez au bisou magique !
On rappelle enfin aux parents et aux grands-parents qu’en cas de bobo, le bisou magique fonctionne ! C’est ce qu’on appelle un placebo. Il s’agit d’un procédé thérapeutique sans efficacité propre mais qui agit sur le patient de façon psychologique et physiologique.
Le placebo peut être un comportement ou un médicament sans principe actif. L’imagerie a mis en évidence que le placebo diminuait l’activité de certains réseaux cérébraux impliqués dans la sensation de douleur. Les chercheurs pensent que le soulagement apporté par un placebo passe par l’augmentation de la sécrétion des endorphines et de la dopamine. Un bisou, et les choses s'améliorent !