Reportage. Vague de froid : le Samu Social au chevet des sans-abris
Les températures ont brusquement chuté ces derniers jours et le froid devient l'ennemi de ceux qui vivent dehors. Pour venir en aide aux personnes sans domicile fixe, le Samu Social sillonne les rues toutes les nuits.
Il est 1h du matin, il fait à peine 3 degrés, le Samu Social croise le chemin d’Arnaud, 48 ans, sans domicile fixe.
Son état de santé interpelle l’équipe.
Les cas d’hypothermie se multiplient
Arnaud semble encore bien supporter le froid mais ces derniers jours, le Samu Social redouble de vigilance car les cas d’hypothermie se multiplient.
"On va avoir une vigilance accrue sur la température des usagers, on va voir d’autres choses visibles en cas d’hypothermie, il va y avoir la peau très pâle, les lèvres bleues, un état de conscience altéré… des tremblements, une difficulté à se mobiliser donc là pour le coup il y a vraiment urgence au vue de l’hypothermie les personnes peuvent décéder", explique Amélie Lott, infirmière au Samu Social de Paris.
Pour secourir le plus de monde possible, les interventions s’enchaînent tout au long de la nuit. Une femme de 64 ans a trouvé refuge dans une entrée de parking.
Trouver des hébergements pour la nuit
L’équipe tente de lui trouver une place en hébergement d’urgence parmi les quelques lits disponibles.
"En début de nuit on avait 5 places pour des hommes, 3 places pour des femmes. C’est peu, c’est ridicule pour le nombre de personnes à la rue, pour la superficie de Paris, vu le froid qui fait, c’est vraiment peu", commente Thibaud Favre, travailleur social au Samu Social de Paris.
Cette femme fait partie des rares qui passeront la nuit au chaud ce soir. Losev, lui, s’est installé à quelques pas de la gare St Lazare, en plein cœur de Paris. Pour palier le froid, il fait avec les moyens du bord.
D’autres sont bien moins équipés. Un homme est allongé sur un carton, il va pouvoir avoir un duvet. Mais le Samu Social les distribue au compte goutte.
A Paris, 3000 personnes dorment dehors
"On a un carton de 5 à 6 duvets, c’est une denrée qui est assez rare du coup là on va en donner à une personne qui a pas du tout de couverture là par exemple. On a soit des duvets soit des couvertures de survie parfois pour pallier le manque de duvet. Là on préfère lui donner un duvet, il est à l’abri", explique Romaric Baron, chauffeur accueillant social au Samu Social de Paris.
Toutes les nuits, 6 équipes du Samu Social arpentent Paris pour apporter un peu de chaleur aux plus démunis. Au total, près de 3 000 personnes dormiraient dans les rues de la capitale.