25 ans ans de réclusion criminelle contre l'aide-soignante empoisonneuse
Trente ans de réclusion criminelle avait été requis le 22 mai devant la cour d'assises de Savoie à l'encontre de l'aide-soignante accusée de treize empoisonnements de personnes âgées, dont dix mortels, en 2012 et 2013 dans une maison de retraite près de Chambéry. Elle a finalement été condamnée ce 23 mai à 25 ans de réclusion criminelle.
L'aide-soignante poursuivie pour l'empoisonnement de 13 personnes âgées vulnérables, dont 10 en sont mortes, dans une maison de retraite près de Chambéry, a été condamnée ce 23 mai à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Savoie.
Cette aide-soignante "est une tueuse qui agit avec détermination mais pour des motifs obscurs", avait estimé le 22 mai l'avocat général Pierre Becquet. Elle encourait la réclusion à perpétuité mais l'altération de son discernement a été retenue par le magistrat dans son réquisitoire. "C'est difficile de regarder l'horreur en face et le pire serait de passer à côté", avait déclaré M. Becquet, qui a longuement déploré la "confusion" entretenue selon lui par la jeune femme tout au long de son procès, démarré il y a dix jours.
Relation fusionnelle avec sa mère
"On aimerait bien que Ludivine Chambet nous réponde sur le passage à l'acte. (..) Elle seule a la réponse et elle reste désespérément muette", avait déploré le magistrat, pour qui "le grand absent du procès, c'est Ludivine Chambet elle-même!" L'accusée n'a jamais expliqué clairement pourquoi elle avait administré des cocktails de psychotropes à des résidents âgés mais pas en fin de vie et dont aucun n'avait exprimé l'envie d'abréger son existence.
"Elle ose prétendre qu'elle ne voulait pas donner la mort et qu'elle ne se doutait pas qu'elle donnait la mort! Elle nous parle de transfert de sa souffrance", a lancé l'avocat général lors d'un réquisitoire sans concession, évoquant une "souffrance autoproclamée" de l'accusée, née avec une maladie génétique rare et dépressive depuis l'âge de 18 ans mais qui vivait dans "un cadre familial idéal" selon lui. A l'époque des faits, l'aide-soignante, fille unique, célibataire et sans enfant, avait accompagné jusqu'au bout sa mère atteinte d'une leucémie fatale et avait été dévastée par cette perte alors qu'elle entretenait une relation fusionnelle avec elle.
"On restera sur notre faim jusqu'à la fin", avait estimé M. Becquet, qui avait également demandé, au vu du "pronostic désespérant" de l'évolution psychique de l'accusée, "un suivi socio-judiciaire d'au moins 10 ans avec une injonction de soins".