Affaire Vincent Lambert : sa mère réclame le "secours" de l’ONU
La mère de Vincent Lambert demande l’aide de l’ONU pour assurer le maintien en vie de son fils, alors que la Cour de cassation vient d’ouvrir la voie à un nouvel arrêt de soins de cet homme en état végétatif depuis 11 ans.
La mère de Vincent Lambert, a réclamé le 1er juillet 2019 le "secours" de l'ONU, alors que la Cour de cassation a ouvert la voie à un nouvel arrêt de son maintien en vie en cassant le 28 juin dernier la décision de la Cour d’appel. Cette dernière avait ordonné le 20 mai la reprise de l’hydratation et de l’alimentation du patient après un arrêt des traitements initié le matin même.
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"Vincent n’est pas un légume"
Viviane Lambert s'exprimait aujourd’hui lors d'une table ronde organisée en marge de la 41e session du Conseil des droits de l'homme à Genève, par une ONG basée à Strasbourg, le Centre européen pour le droit et la justice. "Je crie tout haut que Vincent, on veut l'assassiner. C'est le vrai mot", a-t-elle déclaré devant une quinzaine de personnes. "Vincent n'est pas en fin de vie, Vincent n'est pas un légume", a-t-elle martelé, indiquant être venu à l'ONU pour y réclamer un "secours". "Vincent n'est ni malade, ni en fin de vie. Son état est celui d'une personne handicapée" a de son côté insisté Maître Jean Paillot, l’un des avocats des parents.
Etat végétatif chronique irréversible
Pourtant, les médecins sont formels : Vincent Lambert se trouve dans un état végétatif chronique irréversible. Si son cerveau fonctionne toujours, sa conscience, elle, a totalement disparu.
Mais c’est parce qu’ils affirment que des signes d’un faible état de conscience persistent que les parents de Vincent considèrent leur fils comme handicapé plutôt qu’en état végétatif. A la suite de la décision de la Cour de cassation, les avocats des parents ont d’ailleurs annoncé qu'ils porteraient plainte pour "meurtre avec préméditation" contre le médecin qui ordonnerait un arrêt du traitement.
"Mesures provisoires"
Dans cette affaire, qui ne cesse de rebondir devant la justice française, le comité de l'ONU sur les droits des personnes handicapées, saisi par les parents, a demandé le 4 mai à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins, le temps qu'il puisse examiner le dossier sur le fond. "La France nous a dit trois jours plus tard 'nous n'appliquerons pas ces mesures provisoires'. Et bien, il y a là quelque chose d'absolument scandaleux qui justifie notre présence aujourd'hui", a affirmé l'un des avocats des parents, Maître Jean Paillot, présent à la table ronde.
Ce comité de l'ONU n'a toutefois aucun pouvoir de contrainte sur les Etats membres. Selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn, la France n'est "pas tenue" de respecter cette demande. "Nous serions favorable à une médiation par l'intermédiaire d'une institution internationale pour discuter avec le gouvernement français pour qu'en l'état actuel les mesures provisoires soient effectives", a fait savoir Me Paillot.
Au sein d'une famille déchirée par plus de 10 ans d'une tragique bataille judiciaire, l'épouse de Vincent et six de ses frères et sœurs demandent l'arrêt de soin alimentation et de son hydratation. Les parents, soutenus par un frère et une sœur, s'y opposent.