Bourges : le procureur ouvre une information judiciaire suite au décès d'un patient
Le procureur de la République de Bourges a ouvert, ce mardi 31 mai 2016, une information judiciaire contre X pour homicide involontaire suite au décès d'Henri Latour à l'hôpital de Bourges (Cher) survenu au cours d'une banale intervention de la prostate en janvier dernier pendant laquelle le chirurgien avait semble-t-il eu un comportement déplacé.
Le procureur de la République de Bourges a ouvert une information judiciaire contre X pour homicide involontaire suite à l'enquête préliminaire concernant le décès d'Henri Latour, selon l'AFP. Le 3 mars dernier, la famille du patient avait déposé une plainte pour "homicide involontaire" contre le chirurgien urologue qui avait opéré leur proche le 14 janvier dernier, après avoir eu accès au dossier médical contenant le compte rendu de l'opération.
Un décès suite à une banale opération de la prostate
L'intervention qui ne devait être qu'une banale opération de la prostate, sur un homme en apparente bonne santé selon ses proches, s'était soldée par son décès au bloc du CHU Jacques-Cœur. L'homme avait succombé à un arrêt cardiaque suite à une importante hémorragie lors de l'opération pratiquée par un chirurgien urologue au comportement agressif selon un compte rendu accablant de l'anesthésiste. Insultes, menaces envers les autres soignants de la part du chirurgien mais aussi insuffisance de maîtrise de certains gestes chirurgicaux de façon brutale et violente ayant pu causer l'hémorragie y sont dénoncés.
"Des soupçons pèsent sur le comportement du chirurgien"
"Les soupçons pèsent sur le comportement du chirurgien dont le mode opératoire a été très fortement critiqué par le reste de l'équipe médicale. Cette affaire mérite des investigations approfondies, c'est pourquoi j'ai décidé d'ouvrir une information judiciaire, explique Vincent Bonnefoy, procureur de la République à l'AFP, il faut savoir si ce décès est consécutif à un aléa thérapeutique difficilement maîtrisable ou s'il y a eu une faute pénale de la part du chirugien-urologue".
Pour l'instant, le chirurgien-urologue, Jeremy M. est interdit d'exercice au CHU de Bourges et suspendu par l'ARS. Son avocate, Amélie Chiffert, avait défendu son client : "Une expertise devra avoir lieu pour dire s'il y a eu faute ou non". Elle avait dénoncé notamment des "accusations opportunistes" et "très rapides", semblant révéler des "difficultés relationnelles" avec le chirurgien selon l'AFP.