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Quelles alternatives à la Dépakine®, antiépileptique dangereux pour le foetus ?

De tous les médicaments utilisés pour traiter l'épilepsie ou les troubles bipolaires, le valproate (Dépakine®) "est le plus tératogène" - c'est-à-dire le plus susceptible d'entraîner des malformations chez le fœtus. Pour rappel, la Haute Autorité de santé (HAS) a donc publié, ce 9 décembre 2015, une fiche détaillant les alternatives médicamenteuses, à destination des femmes enceintes ou en âge de procréer.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Sur le marché, depuis 1967, les traitements à base de valproate (ou acide valproïque, médicaments commercialisés sous les noms Dépakine®, Micropakine®, Dépakote®, Dépamidev® et génériques), ont fait l'objet d'alertes concernant des risques de malformations des fœtus exposés dès les années 1980. Des constats d'effets neurologiques (retards neuro-développementaux) sur ces enfants ont également été rapportés dans les années 2000. Les risques étant avérés[1], ils ont entraîné la restriction du champ de prescription de ces médicaments.

En mai 2015, l'ANSM avait décidé de durcir les conditions de prescription pour cette famille de médicaments. Ils "ne doivent pas être prescrits chez les filles, les adolescentes, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes, sauf en cas d'inefficacité ou d'intolérance aux alternatives médicamenteuses."

Au début de l'été, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) d'ouvrir une enquête "afin de s'assurer que les informations dont bénéficient les médecins et les patients sont bien à jour".

Le 3 décembre, l'Agence du médicament (ANSM) a confirmé les limitations de prescription de la Dépakine®. A partir du 1er janvier 2016, aucune délivrance ne pourra être faite sans présentation de la prescription initiale annuelle par un spécialiste et d'un formulaire signé par les malades. 

Quelles alternatives à la Dépakine® ?

Ce 9 décembre, la Haute Autorité de santé (HAS) a précisé la situation, en détaillant dans un document en ligne toutes les alternatives à la Dépakine®.

La HAS souligne que s'il ne faut pas arrêter brutalement le valproate, il faut absolument instaurer un nouveau traitement "après avis spécialisé en urgence" (psychiatre pour les troubles bipolaires et neurologue pour l'épilepsie) pour les femmes enceintes et celles qui envisagent une grossesse. Une visite pré-conceptionnelle et une consultation de grossesse sont également jugées nécessaires par l'institution.

En cas d'absence d'alternative thérapeutique efficace, "la patiente devra être informée des risques associés à la grossesse, utiliser la dose minimale efficace et répartir les prises au cours de la journée, instaurer une surveillance prénatale spécialisée (détection des éventuelles malformations) et prévoir un suivi spécifique à long terme de l’enfant après la naissance", ajoute la HAS.

Elle relève que certains des médicaments alternatifs présentent également des effets indésirables, voire tératogènes pour le fœtus bien que de moindre ampleur. C'est le cas par exemple de la carbamazépine, dans le traitement des troubles bipolaires.

En cas d'exposition au valproate, "au premier trimestre de la grossesse, la surveillance prénatale sera orientée sur le tube neural, le cœur, la face, le crâne, les reins, les organes génitaux et le squelette. Après le premier trimestre, la surveillance prénatale sera orientée sur le crâne", préconise par ailleurs la HAS.

Elle indique enfin que, "les données disponibles ne mettent pas en évidence d'action préventive de l'acide folique (vitamine B9) sur les malformations liées aux antiépileptiques". 


[1] Environ 10% des enfants exposés in utero au valproate présentent des malformations congénitales, et jusqu’à 40% présentent un risque accru d'autisme et des retards d'acquisition du langage et/ou de la marche, selon l'ANSM.

Si leurs contre-indications sont nombreuses, les traitements à base de valproate restent en vente car jugés "indispensable pour les malades" par l’ANSM.

Au moins 80.000 personnes seraient chaque année traitées en France avec cette molécule.

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