Des victimes du "dentiste boucher" indemnisées
EN BREF - La commission d'indemnisation des victimes d'infractions (Civi) a accordé ce 7 septembre de 5.000 à 40.000 euros à 17 des victimes de Mark Van Nierop, le "dentiste de l'horreur" de la Nièvre, a-t-on appris ce 8 septembre auprès de leur avocat.
Le 26 avril 2016, le tribunal correctionnel de Nevers avait condamné Mark Van Nierop à huit ans d'emprisonnement, assortie d'une interdiction définitive de pratiquer la profession de dentiste. Ce praticien néerlandais s'était installé en 2008 à Château-Chinon (Nièvre), désert médical notoire, où il menait grand train. Mais les plaintes de patients s'étaient accumulées dès 2011, ceux-ci dénonçant des soins douloureux et mal réalisés, ainsi que des surfacturations et diverses malversations.
La justice a reconnu que 85 patients avaient subi des violences, dont 45 des mutilations ; 61 personnes ont été considérées comme victimes d'escroquerie, sans compter les organismes sociaux.
Le contrat d'assurance de Van Nierop avait été annulé en mars 2016 sur décision de justice, celui-ci ayant attesté auprès de son assureur ne pas faire l'objet de poursuites aux Pays-Bas, ce qui était inexact. Face à l'insolvabilité de Van Nierop, Nicole Martin, la présidente du "collectif dentaire", qui réunit une majorité des victimes du dentiste, craignait que les victimes "ne touchent rien" et que "tout soit aux oubliettes" après le procès.
"Les victimes peuvent être rassurées, la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions (Civi) les reconnaît comme victimes et certaines attendent ces indemnisations pour poursuivre leurs soins car elles sont toujours chez le dentiste", a commenté jeudi Mme Martin en soulignant que "l'objectif" premier de son combat visait à ce que Mark Van Nierop "arrête d'exercer".
"Ce sont des indemnisations correctes qui permettent aux gens de se sentir réparés", s'est félicité auprès de l'AFP Me Charles Joseph-Oudin, précisant que ces 17 premières victimes ont obtenu 4.000 euros chacune au titre du "préjudice permanent exceptionnel".
"Le préjudice permanent exceptionnel a été reconnu pour tous par la Civi qui a considéré la spécificité de ces dossiers car ce n'est pas la même chose d'être victime après un accident et à la suite d'un acte de soin", a souligné l'avocat.
Dans dix autres cas, la décision de la Civi de Bourges est attendue le 3 octobre.