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Mediator : les enjeux d'un procès hors norme

Aujourd’hui, 26 prévenus sont sur le banc des accusés au tribunal de Paris. Le procès doit rendre justice à 4000 victimes. Certaines sont décédées, d’autres gravement atteintes.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Selon l’instruction, l’autorisation de mise sur le marché du Médiator en 1974, renouvelée jusqu’en 2009 reposerait sur plusieurs infractions des Laboratoires Servier. Ils sont notamment accusés
 d’homicides et blessures involontaires, de tromperie, d’escroquerie, ou encore de trafic d’influence…  La tromperie remonterait au dossier de présentation du Mediator. Il annonçait seulement un rôle dans le contrôle des lipides et des glucides, en cachant l’action coupe-faim de sa molécule, le Benfluorex.
 Une dissimulation démentie par l’industriel « à partir du moment où toutes les informations requises en ce qui concerne le médicament ont été portées à la connaissance de l’autorité sanitaire, on ne peut pas tromper les patients et les médecins prescripteurs » explique Maître François De Castro, avocat des Laboratoires Servier. 

Influence des laboratoires Servier au sein de l’Afssaps

Les juges d’instruction ont identifié précisément des omissions dans les études présentées à l’Afssaps, l’agence du médicament de l’époque, pour faire valider le Mediator. Et ils ont dans le même temps mis au jour la faible exigence des autorités sanitaires françaises par rapport à leurs voisines européennes... Les défaillances de l’agence du médicament ont même conduit à la mise en examen de l'actuelle ANSM pour homicides et blessures involontaires par négligence. Pour l’instruction, cette attitude s’explique par l’influence exercée par les Laboratoires Servier au sein de l’Afssaps. Certains de ses experts sont d’ailleurs aussi mis en examen. « La tenue de ce procès, c’est déjà une victoire. Avec des enjeux pour le laboratoire qui sont très importants. Pour leurs dirigeants des peines de prison, des peines d’amendes, mais aussi des peines qui peuvent aller, au-delà des amendes, jusqu’à l’interdiction d’exercer » ajoute Maître Charles-Joseph Oudin, avocat des victimes du Mediator.

 

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