Une enquête ouverte après la mort de Vincent Lambert
Le procureur de Reims a annoncé, jeudi 11 juillet, avoir ouvert une enquête en "recherche des causes de la mort" après le décès de Vincent Lambert. Il a aussi demandé une autopsie.
Une fois "avisé par le centre hospitalier universitaire de Reims du décès de Vincent Lambert (...) j'ai immédiatement décidé de l'ouverture d'une enquête en recherche des causes de la mort", a déclaré le procureur de Reims, Matthieu Bourrette, lors d'une conférence de presse jeudi 11 juillet.
Il s'agit "d'un cadre procédural qui permet de lancer des investigations lorsqu'une personne décède dans des conditions particulières ou suspectes sans que l'on soupçonne a priori l'existence d'une infraction pénale", a-t-il précisé.
Vérifier que la loi Claeys-Leonetti a bien été respectée
"J'ai ouvert cette enquête au regard du contexte tout particulier de ce décès après des années de recours judiciaire et du conflit ouvert qui existe depuis plusieurs années entre les membres de la famille" de M. Vincent Lambert, a ajouté le procureur.
Il était pour lui "indispensable" de "fournir à tous les membres de la famille (...) les éléments médicaux et judiciaires leur permettant de connaître les causes exactes de la mort".
"Cette enquête a pour seul objet de connaître les circonstances du décès et de vérifier que les opérations médicales ont bien été réalisées conformément à la loi" Claeys-Leonetti régissant la fin de vie, a-t-il insisté, précisant que "les résultats de cette enquête ne seront vraisemblablement pas connus avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois".
Autopsie à Paris
En outre, "comme dans toute enquête en recherche des causes de la mort (...) j'ai décidé qu'une autopsie du corps de Vincent Lambert aurait lieu", a poursuivi le magistrat. Cette autopsie ne sera pas réalisée à l'institut médico-légal de Reims qui dépend du centre hospitalier de Reims, déjà visé par plusieurs plaintes, mais à l'institut médico-légal de Paris, vendredi 12 juillet au matin.
"Cette autopsie sera réalisée par deux médecins légistes experts, particulièrement chevronnés en la matière pour éviter, là encore, tout débat sur la qualité des actes pratiqués", a indiqué le procureur.
En outre, des analyses toxicologiques seront réalisées et pratiquées afin de vérifier quels ont été les produits qui ont pu être utilisés dans le processus d'accompagnement de Vincent Lambert. Son corps sera ensuite restitué à son épouse, qui était également la tutrice de son mari, dans un lieu tenu secret.
Toutefois, contrairement à ce qu'avait précédemment affirmé une source judiciaire, aucune enquête préliminaire n'a été ouverte pour tentative d'homicide par le parquet, suite à une plainte des parents dénonçant un "assassinat déguisé".
"Pour moi, l’affaire Vincent Lambert se termine aujourd’hui"
Le neveu de Vincent Lambert, favorable depuis des années à l'arrêt des soins, a estimé après l'annonce de la mort de son oncle que "l'affaire Vincent Lambert se terminait aujourd'hui".
Il y a eu "des coups de théâtre à répétition qui n'ont pas servi à grand chose d'autre qu'à mettre en lumière certaines insuffisances [de la législation ndlr]. Maintenant que Vincent est parti, c'est terminé", a-t-il martelé.
"Il va y avoir l'enterrement, ça sera un moment fort et intime et ça serait bien que ça reste intime et que l'affaire Vincent Lambert s'arrête", a-t-il estimé lors d'une conférence de presse à Paris. "C'est un soulagement évidemment. Ce n'est pas triste, les gens me disent "toutes nos condoléances", mais en fait, non, ça remet les choses dans l'ordre, on y était prêts depuis des années, là c'est un peu le rationnel qui prend le dessus".
Le cas de Vincent Lambert était en effet devenu le symbole du débat sur la fin de vie en France et a donné lieu à un long feuilleton judiciaire et médiatique qui a vu la famille de Vincent Lambert se déchirer.